Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

dimanche 13 novembre 2011

Intouchables ?

Allez on se sentait plutôt bien ces derniers temps, on est allé voir Intouchables et on a ri... On avait envie de rire. On avait besoin de rire. Intouchables, le dernier film du duo Toledano / Nakache, c'est le genre de comédie-médicament qui touche le cœur des français. Et comme la France est l'un des pays du monde qui consomme le plus de médocs, bah un film thérapeutique, ça engrange. Industrie cinématographique, industrie pharmaceutique, même combat ? Faut avouer c'est bien ficelé, plein de bons sentiments, mais sans que ce soit trop dégoulinant de pathos en tube. C'est drôle, les acteurs sont bons et ils nous divertissent. Pis c'est mignon tout plein cette histoire d'amitié entre le jeune de banlieue (pas aussi méchant que peuvent l'être les vrais méchants quand même) et le riche tétraplégique (pas aussi détestable que peuvent l'être les plus riches quand même).
On se laisse bercer par cette bonne humeur ambiante, la bande-son entraînante et la faculté de ces archers-réalisateurs à faire tour à tour vibrer les cordes de l'émotion et du rire.
C'est la beauté du cinéma que de savoir parfois nous mettre en apesanteur, dans une bulle de légèreté, éloigné temporairement des lourdeurs du quotidien. Alors je ne vais pas faire mon rabat-joie : non, ne boudons pas notre plaisir et allons voir ce film !

 
Seulement il ne s'agirait pas que son effet soit similaire à celui des anti-dépresseurs : traiter le symptôme et occulter la racine du mal. 

 
Car on rit moins quand on lit dans la presse que certains de nos politiques (plus très actifs soit...) continuent à bénéficier de priviléges liés à l'occupation de logements à loyer modéré, et pire, refusent d'y renoncer :
Jean-Pierre Chevènement loue un appartement de 120 m² dans le Ve arrondissement, propriété de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Un logement classé dans la catégorie « ILN » (« immeuble à loyer normal »), le haut de gamme du parc social, destiné aux classes moyennes. Son loyer : 1 519 euros par mois. Dans le parc privé, cet appartement se louerait 3 500 euros par mois.
Fadela Amara refuse également de quitter son appartement, plus modeste : 50 m² dans le XIIIe arrondissement pour un loyer de 525 euros (source Rue89).
Le but n'est pas de leur jeter la pierre (Jean-Pierre ?), car ce ne sont pas les seuls (néanmoins les 2 derniers récalcitrants semble-t-il) : souvenons-nous du cas Boutin en 2007. Mais c'est d'autant plus choquant qu'il s'agit de personnalités politiques, qui devraient montrer l'exemple. Comment contraindre après cela les milliers d'individus lambda qui occupent également des HLM à des loyers qui ne correspondent plus en rien à leurs situations financières et/ou familiales (suite à des augmentations de leurs revenus au fil des ans, au départ des enfants, etc...)  et qui empêchent ainsi des familles dans le besoin d'accéder au parc de logements sociaux, à les quitter.

 
On a moins ri aussi quand il s'est agi de résoudre le problème de math de la semaine : la suite de Nicolas Sarkozy était-elle à 35 000 € (comme avancé par le tabloid The Sun) ou à 3500 € la nuit (comme rectifié par Franck Louvrier, le conseiller du Président) ? Le séjour dans le luxueux hôtel cannois Majestic a duré 2 nuits, et se justifiait par la tenue du G20 sur la Riviera (de diamants ?). Voilà les données de l'équation. Vous avez trouvé quoi vous comme résultat ?
 

Tout cela fait désordre au beau milieu des annonces de plans de rigueurs drastiques, à l'heure de sauver l'Europe et le monde de la "plus grave crise économique de l'histoire".
Décidément, ils sont intouchables, eux aussi.

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