Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mercredi 13 mai 2015

Expé MED : 10 jours au large



Au cours de l’été 2014, j’ai mené pendant une semaine une vie d’éco-volontaire sur le Ainez, voilier de 17m affrété par l’expédition MED, dont l’objectif est d’étudier la pollution marine par les déchets plastiques.
Voici le récit sans prétention de ce périple méditerranéen, qui m’aura mené de La Valette à Nice, en passant par Rome et Gênes, et donné l’occasion d’admirer depuis le pont blanc du bateau l’Etna, le Stromboli, le Vésuve, Capri... Juste pour garder une trace de ces jours de félicité, et même de pure grâce en certains moments. Des notes de voyage couchées sur un minuscule calepin, presque au jour le jour, souvent minimalistes, parfois plus exaltés.

Jour 1. 14 Août 2014. Malte
Après une nuit au British Hôtel, dans une petite chambre au confort minimal. Lever 7h30. Temps beau et chaud. Premier petit déjeuner sur la terrasse ensoleillée dudit hôtel. Vue sur le port oriental, gardé par les canons des jardins d’Upper Barakka et les trois Cités.
Visite de La Valette : tour de la ville au long des remparts, puis je pénètre le centre en suivant les conseils du Petit Futé. Visite de la co-cathédrale, dont l’intérieur est incroyablement riche, chargé d’or et de marbre.
A la mi-journée, je prends le bus jusqu’à Birgu, la plus ancienne des 3 cités. Déjeuner au restaurant « Cargo » : salade caprese. La terrasse fait face à une marina toute neuve, qui accueille ô signe du destin, un bateau battant pavillon normand ! Très chouettes petites ruelles dans la ville, l’une d’elles abritant une maison normande (Dar el ???).
Montée sur les hauteurs de Kalkara, en alternant bus & marche à pied, comme indiqué par le guide, mais bon, la vue est moyenne…
Nouveau tour en bus pour me rendre à Marsaxlokk. Port de pêche de l’est de Malte, abritant de jolis barques et bateaux colorés. Mer jolie (pas aussi bien cependant que dans le village blanc de Loutro en Crête).
Pas pu aller jusqu’à la Peter’s pool ni au phare de Delimara, le trajet direct étant coupé par la powerstation. Pas de plan assez précis pour s’aventurer par delà les collines.
Du coup de nouveau le bus pour Marsaskala, peut-être ? Horaires aléatoires : de quoi apprendre à prendre le temps…. Et bien Marsaskala quand même. 1h30 de transit, entre mauvais choix et horaires fluctuants du bus. Ce n’était pas loin, à pied…. Bon, il faisait chaud…
Assez grande ville coupée en deux par une baie où mouillent des bateaux : cf photo coucher de soleil. Note : photos d’au moins une partie de la journée prises avec objectif barbouillé…
Petit bain au niveau des salines. Charmant comme endroit. Dommage que de l’autre côté du cap, l’énorme hôtel endommagé et abandonné provoque cette impression triste.
Pas de dîner sur place : Tal familja trop chic pour moi tout seul… :-/
Bière sur la terrasse de l’hôtel et resto « La Cave », place de Castille. Ravioli au chèvre de Gozo + Chianti.

Jour 2
Centre de l’île. Rabat. Rien de ouf mais belle église monumentale et belles maisons de ville.
Puis Mdina, ancienne capitale, contiguë, très belle cité ceinte de rempart. On voit la mer du point le plus haut (côte La Valette).
Bus jusqu’à Dingli, petit village : le centre (décoré de banderoles colorées), l’église (entourée de statues spectaculairement ornées). Célébration de la vierge 15 août.
Marche vers les falaises. Petite chapelle Magdalena qui les domine.
Traces préhistoriques sur le sol rocheux témoignant du transport de charges lourdes > buskett (pas facile à localiser sur le terrain…. Vue sur le château de Verdana (Demeure 1er ministre je crois). Égarement, chemin sans issue, beaucoup de marche en plein soleil à la mi-journée : je transpire comme un goret.
Direction Siggiewi, par le bus 201, qui passe par là presque miraculeusement. Il ne va pas à Ghar Lapsi, du coup temple Hagar Qim avec déjeuner au resto à côté (salade maltaise pas top et bière) + temple Mnajdra dans la foulée. Bus. Grotte bleue (arnaque à touriste…). Bus. Ghar Lapsi finalement. Spot de baignade dans les rochers. Un peu comme blue grotto, mais plus reculé, plus familial. Baignade. Bière dans l'unique bar resto, digne du far west.
Il a encore fait chaud. J’ai un peu cuit.
Petite balade vespérale, coucher de soleil sur La Valette. Resto du soir : « D’office Bistro ». Lapin spécialité locale + vin maltais. Concert jazz sur la terrasse du "bar rouge du pont". Very cool.

Jour 3
Direction l’ouest de l’île. 1ère étape : Saint Paul’s Bay. Port + station balnéaire. Pas de plages de sable, mais les cailloux sont « accueillants » pour les pieds.
Vu passer 10 bus pleins avant de pouvoir embarquer pour Mellieha. Là, j’attendrai une heure (je ne sais plus en fait, le temps a pris une autre forme…) pour prendre les bus 101 & 102 qui ne viendront pas, comme mes compagnons d’infortune italiens. Je m’apercevrai plus tard qu’en fait si, ces « bus » étaient les camionnettes rouges dont un des chauffeurs m’avait filé une mauvaise info, ou c’est moi qui avait posé la mauvaise question… bref problème de direction a priori.
Recherche d’itinéraires de repli.
Finalement je prends le bus X1 pour Ghadira, plage de sable très touristique, puis 237 pour Anchor bay (Popeye Village…), jolie crique un peu beaucoup galvaudée par le parc.
Manikata puis Golden Bay à pied par le désert puis les parcelles cultivées (citrouille énorme, piments, etc…), 1 heure de marche. Jusqu’ici le paysage le plus beau. 
Bain de soleil puis bain tout court. Traversée de Ghajn Tuffieha Bay, juste de l’autre côté de la tour, pour arriver au sommet opposé : surprenante bosse dont la terre est verte : texture bizarre qui s’effrite ! Baie plus tranquille en contrebas (Gnejna bay ?).
Retour par le bus 44. La Valette à 18h. Belle lumière sur les pierres de Sainte Catherine d’Italie. On redécouvre cette ville à chaque fois, et on apprend à l’aimer. La première fois ne suffit pas.
Note : couleur du front, du tour de cou, du décolleté en V : définitivement rouge.
Repas du soir au café Luciano.

Jour 4
Petit tour à Floriana, qui occupe la partie ouest de la péninsule de Xiberras, puis cheminement dans la Valette voisine pour atteindre, en passant sous le rempart, l’extrémité est de la capitale (Fort Saint Elme). Affleurement rocheux et échelle descendant dans l’eau autorisent une séance de bronzage et un petit bain marin matinal. Ferry jusqu’à Sliema. Balade sur le front de mer, de là jolie vue sur La Valette. Immeubles de construction moderne qui dénature le paysage, même si ceux sur la pointe Tigné ont de la gueule quand on s’en approche. Au-delà le front de mer est aménagé type balnéaire, les terrasses de globigérine faisant office de plages avec des piscines naturelles creusées par l’érosion. Chouette retour en ferry.
Pâtes en terrasse près de la Co-Cathédrale. Lecture à l’hôtel, carte postale. Photo Sainte-Catherine sous la limpide lumière du soir.
Dernière soirée.

Jour 5. La traversée
Départ aux alentours de 13h30. Direction Nord-Est. Une légère panique intérieure m’étreint l'espace d'un court instant, mais non, vraiment, zéro signe du mal de mer. Très très joli coucher de soleil (première expérience personnelle d’un coucher de soleil en pleine mer) et magnifique ciel constellé d’étoiles. Quart de nuit 3h30 / 5h. Côtes siciliennes assez rapidement en vue après la tombée de la nuit. Pas dormi tellement avant le quart. Énervement, bruit du moteur, exiguïté de la couchette. Bien mieux après. L’impression d’avoir dormi des plombes, mais non, réveil à 8h30. On longe Syracuse. On aperçoit l’Etna au loin vers 11h. Deux manta dans la matinée. Je participe au second. Lâcher et remontée avec Cathy, puis manipulation du prélèvement. Rinçage du tube à l’eau de mer, puis du tamis au formol.

Jour 6
14h. Fini de lire le Bruit et la Fureur de Faulkner. Vent arrière, houle arrière. On file comme le vent, droit sur l’Etna. 8 nœuds. Coup de vent vers 16h. Je commence Cent ans de solitude. On voit deux dauphins. JC joue de la sanza (instrument de percussion africain). Je m’y essaierai plus tard. NB : s’en acheter un à l’occasion. Le soleil se couche sur la cime de l’Etna, ceint d’un nuage dense et baigné de brumes diaphanes, diffuses, pâles, légèrement rosées. Magique, vraiment magique.

Jour 7
Mouillage au pied de Taormina (Taormina !!!! cf l’album de Murat, dont je connaissais le titre, mais pas le contenu. Et c’est vraiment bien).
Réveil 8h15. Bateau déjà en route depuis 4h30. On poursuit l’entrée dans le détroit de Messine. Au point le plus proche, Sicile et continent ne sont distants que de peut-être 500m.
Bateaux des pêcheurs d’espadon croisés en fin de matinée (étonnant !).
Début d’aprem : baignade en mer accroché à la corde de l’annexe, dans le sillage du bateau. Lecture de Cent ans (en français)... Livre exquis, absurdo-comique, éveillant à partir de la page 150 environ un sentiment d’étrange tristesse. Émotion et nostalgie qui tiennent sûrement à la disparition des premiers personnages et du patriarche.
Guet à la proue du bateau. Le temps n’existe plus. Le seul rythme qui vaille est celui de la coque fendant l’eau à épisodes réguliers. L’ennui n’existe pas comme il peut exister ailleurs. C’est étonnant. C’est possible de rester à ne rien faire des heures durant. C’est même bon. C’est doux, c’est lent, le moteur ronronne, les cordages s’étirent en bruits caractéristiques. Ça berce, ça met en état de latence extrême, de léthargie bienfaisante, comme si l’on flottait au-dessus de tout comme on flotte sur l’eau bleue, incroyablement pure et transparente.
Toute l’après-midi nous nous approchons du Stromboli, sur son île (habitée !!!). Le soir venu, de nuit, nous observerons ses coulées de laves incandescentes, spectacle unique et hallucinant.
Nuit d’orage, éclairs de tous les côtés et tonnerre au loin. Quart 3h30 / 5h. Ensommeillé.
Dort de mieux en mieux. Plein de méduses dans la manta nocturne. Prélèvement pour rien.

Jour 8
Baignade en pleine mer, bateau à l’arrêt, immensité bleue, transparence, 2000m sous les pieds. Complétement délirant quand on y pense.
Tarot, belote. Moment de joyeuse euphorie au coucher du soleil. Coucher rose orange, mais le soleil se cache derrière les nuages au moment de disparaitre (le 1er soir raté me laisse des regrets pour les photos). Reflets roses sur l’eau et dans les nuages. Prise de photos. JC joue de la guitare. Frissons dans le cuir chevelu. Repas et les moments qui suivent passés sur le pont à regarder la côte approcher. Moment sympa. Mouillage pour la nuit à Acciaroli. Réveil à 7h30. Baignade directe. Brasse jusqu’à la plage, comme pour prendre possession d’une nouvelle terre, mettre le pied sur un monde qu’on s’arroge. Mission pain frais au village avec Julio & Nadège en ramant à bord de l’annexe. Petit et mignon village. Même les vendeuses de la boulangerie sont jolies. Moment top.

Jour 9
Navigation vers Capri / Sorrento. Manta avec Capri en vue. Photo reportage pour Danièle (et moi du coup). Coucher de soleil sur Capri !!! Nan mais sérieux quoi !!! La semaine de dingo. Paysages et photos subjuguent. J’oubliais : à droite le Vésuve. Et le ciel rempli d’étoiles. Quart de nuit prévu entre 5 & 8h pour voir le lever de soleil. 22h, fatigué. Dodo. Aurore magnifique, route vers Ponza. Arrêt 3h pour baignade, visite en groupe d’une grotte en canot. Petit phare blanc avec verrière encastré dans un promontoire rocheux. Falaises blanches, oiseaux.
Route vers Rome. Arrivée dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1h. Au chantier de Julio. Technomar.net. Visite du chantier et des bateaux, dont un à vapeur, véritable musée, construit vers 1890.
Déjeuner à Ostia, avec le groupe, chez traiteur / épicier / resto super bien. Menu de charcut’, fromage, pizze, café, limoncello. Énorme et gargantuesque.
Puis trajet en métro vers le centre de Rome et la copine de Danièle, Perrine, Aveyronnaise travaillant au BIM, très rigolote, presque charmante. J’aime bien. Appart de ouf. Balade en voiture, puis à pied. Martini près de la via del Pace, piazza de Navona.

Jour 10. Roma
Rome antique avec Danièle. Colisée, forum, palatin. Superposition complétement dingue de vestiges historiques !!! Repas avec les autres Campo di Fiori, puis cheminement vers il Trastevere. Verre Piazza de San Egidio avec Danièle et Charly.
Musique sur Piazza santa Maria de Trastevere. Beau duo masculin. Joli moment. Verres puis pizza.

Jour 11
Déambulant depuis la gare jusqu’à la place Saint Pierre, en passant en légère périphérie du centre historique, je tombe par hasard sur la fontaine de Trevi (La Dolce Vita, Anita Ekberg, en travaux), la piazza Colonna, le Panthéon.
Place Saint Pierre + visite du musée du Vatican & chapelle Sixtine, au pas de charge. Sfanza di Raffaello !!! Très chouette, très riche. Fresques, marbres, tapisseries, cartes géographiques, statues, bustes…
Au revoir avec Danièle autour d’une pizza puis train pour Gênes à 16h (qui en fait allait jusqu’à Vintimille…). On longe la côte au sud de Livourne, et je crois bien avoir reconnu la petite crique où on avait trempé les pieds avec ML… La gare de Riomaggiore, un peu plus loin, donne sur la mer, façon belvédère !!!

Jour 12. Gênes
Arrivée mardi soir. Hôtel proche Gare Brignole. Plutôt rigolo, au 5ème étage d’un immeuble. Très correct, sauf insonorisation, mais 36 € petit dej compris ! Visite de Gênes en matinée suivant le petit guide pris à l’hôtel. Le bas de la ville est sombre, limite impression de saleté, petites ruelles, d’autant plus qu’on s’approche du port. Esprit « laborieux » en contrepoint de la Dolce Vita romaine. Belvédère Montaldo hallucinant 360° sur toute la ville. Via Garibaldi nettement plus classe, demeure des riches marchands à n’en point douter.

Fin de la retranscription des notes. 

Dernière nuit à Nice, atteinte après un voyage en covoiturage. Un autre covoiturage le lendemain depuis Fréjus (j'ai un gros doute sur la ville là...), dont j'ai rejoint la gare par un nouvel itinéraire ferroviaire côtier. Arrivée à Paris, Porte d'Orléans en début de soirée.

vendredi 10 avril 2015

Rousse


Ce soir je suis tombé amoureux d'une rousse. Sa jupette blanche, à motifs. Multicolores. Je crois qu'il y avait des pois. Forcément. Il y a toujours des pois. Son haut noir. Ses bras, si fins. De beaux cheveux, pas trop longs, pas trop courts. Elle était si près. J'ai pas osé. Elle ne m'a pas vu. Au début. Puis j'ai eu l'impression qu'elle me regardait aussi. J'ai cru croiser son regard. On me l'a assuré. Elle bougeait bien. Elle semblait jeune. Elle n'avait pas l'air très drôle. Pas grave. Elle était belle. Ça a duré. 3 heures, ou presque. Quand elle est partie, j'ai pas osé. J'ai couru après sans jamais la rattraper. Sans vouloir la rattraper plus probablement. Elle était là, pas loin, au bas des marches. J'ai stoppé ma course. Je l'ai regardée partir de loin, depuis le perron. 

Moi j'ai de la peine, son ombre se promène. Comme c'est injuste la trentaine. Dis leur que moi j'ai mal dormi.


lundi 22 septembre 2014

Café de la Danse, deuxième (Deportivo style)


Mercredi 17 septembre 2014

Ouverture

Les Two bunnies in Love sont des rockeurs fringants (et normands), dont les pop songs entraînantes ont souvent des accents « surf music » et parfois un air de famille avec The Clash.
Passé le premier morceau un peu inquiétant, on découvre des chansons efficaces, qui font tapoter  gaiement des mains sur les cuisses, de jolis chœurs et un chanteur un poil décalé bien à l’aise sur scène.

Ils closent leur affaire avec leur tube Duchesse.
 

Climax

J’avais pas vu les Depor aussi carrés depuis longtemps. Frais et dispo, ils ont enchaîné leurs titres sans aucun temps mort. C’était un peu comme être pris dans un tunnel (surchauffé : rarement connu une ambiance aussi moite dans une salle de concert ; en mode t-shirt mouillé). Ou dans une tornade. Une fois dedans, plus moyen de rien maîtriser, t’es juste embarqué dans ce truc ultra kiffant, asphyxiant, imparable, urgent. Urgent que ça ne s’arrête pas, jamais. Mais bon, ça s’arrête. Deportivo c’est jamais long. Mais putain que c’est bon.

Et puis il y avait Fanny juste à côté de moi. Ma Fanny. Son air distant, ses cheveux qui balancent, son coude qui me frôle. Son rire qui résonne, ses yeux qui m’absorbent. Et mon envie incoercible de l'enlacer. Elle aime Deportivo, et moi, elle m’aime bien, ça suffit à mon bonheur du soir.
Fanny me trouble, je ne sais jamais me comporter normalement quand elle est là. J’en fais toujours trop. Comme une effervescence. Fanny c’est mon cachet euphorisant. Comme si je remuais, atone, à la surface d’un verre d’Eferalgan. Elle me met en état de suspension dans une effusion de mini bulles. Littéralement porté. Transporté.

Tout ça, la joie du moment, l’énergie du groupe, sa présence à elle si proche, ça m’a mis une pêche d’enfer !

Curieusement, direct après le concert, et un dernier tour dans la fosse (particuilèrement et étonnament calme d'ailleurs), j’étais comme vidé. Le sentiment étrange d’avoir été aspiré de l’intérieur. Mis du temps avant de retrouver mes esprits. Ragaillardi par la bière. Mais bientôt cette sensation de flotter au-dessus de l’instant : l’observer d’en haut, de par-dessus l’épaule ; constater qu’il existe, là, maintenant, et qu’il n’existera plus demain, qui sait, cet instant. Peut-être je ne verrai plus Deportivo en concert, peut-être je ne verrai plus Fanny. Probable qu’ils n’enrayeront pas la chute. Elle, a exclu une quelconque rechute.

Alors le forcer à être encore, cet instant. Tout faire pour qu’il soit. Parler sans s’arrêter, la voix éraillée, suspendue à l’émotion, à moins que ce ne soit au désir. Malgré soi, contre soi, au-delà de soi. Se mettre à la proue du navire, both on the same boat, au devant de tout le monde, écrasant tout le monde. Pour qu’elle m’entende. Pour qu’elle me regarde. Pour qu’elle m’accorde un moment près d’elle. Pour qu’elle tolère que je la prenne dans mes bras.

C’est complètement fou. Aberrant. Incompréhensible. Parce que c’est Fanny. Et justement, c’est parce que c’est Fanny. C’est irrationnel, c’est irraisonné. Pour reprendre son mot, c’est névrosé.
 
Alhambra, 2011
 
Les prénoms ont été modifiés. Ou pas.

lundi 21 juillet 2014

(R) évolution des colibris : étape 5 (l’énergie)

Le mythe de l’énergie illimitée s’achève. L’heure est à la sobriété, à l’efficacité, et au développement des énergies renouvelables. Dans le cadre du dernier volet de la (R)évolution consacré à l'énergie, Colibris propose 5 actions citoyennes qui participent à impulser un courant... alternatif !

Dossier entièrement extrait du site internet www.colibris-lemouvement.org. J’ai mis sur ce billet uniquement les développements des points 1 et 3. Le complément d’infos lié autres points est disponible sur le site des Colibris.


1. Je choisis un fournisseur indépendant  d'énergie

100% renouvelable, sans énergie fossile ni nucléaire. (R)évolutionner l'énergie, ça commence par changer d'électricité !


Suite à l’ouverture en France du marché de l'électricité à la concurrence en 2004, EDF n’a plus le monopole de la fourniture d’électricité. Un des nouveaux venus sur le marché, Enercoop, propose une électricité 100% renouvelable, sans énergie fossile ni nucléaire. (R)évolutionner l'énergie, ça commence par changer d'électricité !
Enercoop a été créée sous forme de Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC), avec pour objectifs de promouvoir les énergies renouvelables, défendre la maîtrise de la consommation d'énergie, et décentraliser la production. La quasi totalité des bénéfices est réinvestie dans de nouveaux moyens de production.


Il y a actuellement 55 producteurs, répartis entre l’hydraulique, l’éolien, le photovoltaïque, et le biogaz.
Si les tarifs d’EDF sont sensiblement moins élevés (0,13€/kWh contre 0,16€/kWh chez Enercoop), c’est parce que l’opérateur historique est subventionné par une taxe, la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité). Mais cette différence de prix devrait s’estomper dans les années à venir, et s’harmoniser sur le marché européen (entre 0,16€ et 0,17€).

Plus d’infos : www.enercoop.fr


2. J’éco-habite

Choisir un habitat collectif, groupé, ou partagé, c’est adopter un mode de vie plus sobre et... plus convivial ! #Ecoquartier, #Gaspillage, #EfficacitéEnergètique
Paragraphe développé ici !



3. Je réduis ma consommation de viande

L'élevage animal représente un gouffre énergétique. Manger moins de viande est un acte politique !

Produire de la viande pour nous nourrir coûte très cher sur le plan environnemental et sanitaire. Au regard de l’accroissement de la population et de l’épuisement des ressources fossiles, il semble impératif de faire évoluer nos habitudes alimentaires.
Actuellement, un français consomme en moyenne 1,5kg de viande par semaine, aux grands regrets des nutritionnistes qui préconisent une consommation de 500g par semaine. Manger trop de viande engendre des répercussions néfastes sur la santé, parmi lesquelles des troubles cardio-vasculaires, de multiples cancers et de l’obésité. Ce mode de vie n’épargne guère l’équilibre des écosystèmes puisque les écologistes déplorent des déforestations massives en Amérique Latine, des conflits d’usage des terres (selon le WWF, 1kg de viande nécessite 323m2 de terre) et de l’eau (produire 1kg de boeuf nécessite plus de 15 000 litres d'eau), des pollutions dues aux effluents d’élevages, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre (1 kg de viande serait responsable de l’émission de 34,2kg d’équivalent CO2). A cet égard, selon un récent rapport de la FAO, l’élevage était responsable de 15% des émissions annuelles de GES dans le monde en 2013. De même, dans son rapport “Les spéculateurs de la faim”, l’ONG Foodwatch dénonce la spéculation sur les denrées alimentaires qui règne sur les marchés financiers et l’atteinte portée à la sécurité alimentaire des pays du Sud.

Sur l’aspect énergétique spécifiquement, la production de viande est gourmande en énergie, en raison du transport, de l’électricité nécessaire pour le chauffage des bâtiments et la production dans son ensemble. Il est important de souligner que la production d’1 kg de viande de boeuf nécessite 7 kg à 10 kg de végétaux. Il faut donc démultiplier les dépenses énergétiques afférentes : engrais et pesticides de synthèse, tracteurs, transport… L’alimentation du bétail représente, dans le monde, 70 % des surfaces agricoles ! Au détriment de l’alimentation humaine...

 Plus d’info :
 - “Manger plus végétarien”, sur le site de Colibris
 - “Manger autant de viande est une aberration pour l'environnement et la santé”, sur notre-planete.info.
 - “Les spéculateurs de la faim”, rapport Foodwatch 2011.
 - “L’impact de la viande sur les humains, les animaux, et la planète”, sur le site Viande.info.



4. J'investis mon épargne dans la transition énergétique

Investir en faveur du développement des énergies renouvelables, c'est favoriser la multiplication des productions locales !
Paragraphe développé ici !



5. Je participe à l'élaboration d'un plan de descente énergétique sur mon territoire

Première étape : initier un collectif de citoyens pour agir ensemble !
Paragraphe développé ici !

mercredi 14 mai 2014

Enfermé en soi


Je lis. Je lis. Je lis. Je me noie dans les romans. Prendre les mots des autres, jusqu’à ras bord.

L'impression d'être bloqué en dedans, paralysé, sans élan. Recul sur soi en sourdine. Jusqu’à devenir sourd. Ne pas savoir ce qu'il faut penser. Ne pas savoir s’il faut penser. Savoir, ou se persuader, que penser c’est le chemin vers le Mal. Savoir que « c’est au printemps que je sombre ». Ne pas être triste, trop triste au moins. Se forcer à ne pas penser, sans même le faire exprès. Ce n’est pas se forcer en fait, ça vient de l’intérieur. Fuite intrinsèque de ma pensée. Partir à Montpellier comme ça. Un peu d’évasion, ou de fuite. Répondre à …, comme ça. Ecouter Deportivo fort, très fort, comme ça. Comme porter des œillères. Pas de son, pas d'image, pas de pensée. Du moins, propres. Propres, de propre à soi.

Remplir. De sons. De mots. Pas les miens. Pas ceux de l’intérieur. Ils sont inaudibles.

Rétention auto-entretenue d’information. Entropie maximale. Merci Aurélien Bellanger. Un mot nouveau dans le vocabulaire. Mot qui reste impénétrable quand même. Ou dont j’entretiens la méconnaissance. Comme je m’évertue à me méconnaître. Ce que je veux. Ce qu’il faut, être ou faire. Doit-on savoir ce qu’il faut être ou faire ? S’assumer. Même si c’est pas dans les plans. Ou assumer sa connerie, sa peur, sa perversion. Assumer d’avoir envie de rire. Assumer d’avoir la pêche physiquement. Assumer d’être seul. Même si c’était pas dans les plans. Ou si ça avait trop été dans les plans. Réminiscence d’adolescence, où vraiment je sentais que j’étais pas « dans les plans ».

Il est tard, déjà. Demain il sera encore plus tard. Les années n’attendent pas pour passer.
Mourir en jouissant. Vivre pour jouir. Libre et indépendant. Ivre et pédant. On aura « eu mieux que du chagrin, on rentre, on rentre ». On aura eu du chagrin. On l’aura fui. On l’aura dépassé par ce qui est, un temps, des temps, mieux que du chagrin. A la fin il restera les rires, les doutes, les regrets, les remords, la solitude. Et du chagrin sûrement. Et des rides. Et un air vieilli. Et des tissus nécrosés.

Et une jolie nostalgie, une tristesse drôle. De ça on ne tirera rien. De ce billet de blog. De la vie. On ne tirera rien. On ne se changera pas. Accepter. S’accepter.
 
Bande-son : Pigeon John, Dragon slayer (2010) ; Thomas B., Shoot (2014)

mercredi 26 mars 2014

(R) évolution des colibris : étape 4

En ces lendemains d'élections municipales, la quatrième étape de la révolution des Colibris  prend tout son sens.
Pas besoin de longue introduction, si vous êtes familier(s) de ce blog ou si vous avez suivi les actualités de ce début de semaine, vous comprendrez :

"Abstention record, démobilisation citoyenne, individualisme, d'un côté, soif de pouvoir, impunité, court-termisme, clientélisme de l'autre... les obstacles semblent nombreux face aux enjeux que nos démocraties devront affronter dans les années à venir.
De même, au sein des organisations, le modèle pyramidal montre ses limites. Les comportements archaïques (repli sur soi, agressivité, luttes de territoires...) sont autant de réactions défensives omniprésentes. Face à un monde en mutation, il est urgent de remplacer la compétition et l’individualisme par la coopération.
Comment faire primer l’intérêt général ? Comment faire face aux problèmes à long terme (changement climatique, raréfaction des ressources, instabilité économique...), à leur caractère mondialisé, tout en donnant aux citoyens le pouvoir qui leur revient ?
Si nous voulons reprendre le pouvoir, il est essentiel que chacun fasse sa part et que nous construisions des dynamiques collectives.
Ateliers citoyens, actions locales, nouveaux modes de gouvernance, Initiatives Citoyennes Européennes... Explorons ensemble ces nombreuses solutions ! Reprenons notre pouvoir d'agir et faisons l'avenir de nos territoires !"

Réinventer la démocratie

Un exemple d'action parmi les cinq proposées par le Mouvement Colibris : La participation à une Initiative Citoyenne Européenne

"Depuis le 1er avril 2012, l’Union Européenne s’est dotée d’un nouvel outil visant à instaurer plus de démocratie participative dans l’institution : l’Inititiative Citoyenne Européenne (ICE).
L’ICE est un droit d’initiative politique qui offre la possibilité aux citoyens européens de proposer une réforme législative à la Commission Européenne.
 
Fonctionnant comme une pétition, l’ICE dispose d’une année pour obtenir un million de signatures de citoyens issus d’au moins sept des Etats membres de l’UE. Si les conditions de recevabilité sont remplies, l’initiative arrive sur le bureau de la Commission européenne, qui dispose de 4 mois pour étudier la recommandation et présenter une proposition législative.
Malgré un dispositif lourd et l’absence de pouvoir contraignant la Commission Européenne à présenter une proposition législative, l’enjeu est néanmoins de taille pour les citoyens qui disposent aujourd’hui d’un média puissant pour alerter les décideurs européens et ainsi orienter l’agenda européen.

 

L’ICE "Right to water"* ("Droit à l'eau") est la première ICE à avoir obtenu un million de signatures, en moins de 9 mois. Preuve qu’une mobilisation citoyenne et transnationale est possible sur des enjeux primordiaux ! Donner sa signature à une ICE est simple et prend seulement quelques minutes. C’est pourtant une action majeur pour reprendre notre pouvoir. Signez et partagez l’ICE qui vous touche et participez à cet élan collectif qui permettra d’influer les choix de l’UE !"

Voir la liste des ICE en cours



*l’ICE "Right to Water" qui demande à l’UE de reconnaître l’eau et l’assainissement comme des biens communs et des droits humains essentiels au sens que lui donnent les Nations Unies.
Plus d'info : www.right2water.eu ; Article du Monde sur la suite donnée par la Commission Européenne à cette initiative