Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mardi 30 août 2011

Festival We Love Green

A mon grand regret je ne serai pas sur Paris le week-end du 10/11 septembre, et je ne pourrai donc pas assister à la première édition de ce festival qui me tente pourtant diablement, tant par son objectif de promotion de la "green attitude", que par sa programmation musicale plus qu'alléchante : le fantasque mais non moins génial Peter Doherty, la jolie et prometteuse Selah Sue, les fabuleux anglais de Metronomy et le tendre mélodiste Piers Faccini. C'est bien simple, ce festival, il est fait pour moi :-(.


Alors je vous encourage à y aller et à me communiquer vos sentiments à son sujet !

Ce sera au parc de Bagatelle, en plein cœur du Bois de Boulogne. Le pass 2 jours est à 60€, le samedi c'est 33€ et le dimanche 38,50€.



Le lien vers le site welovegreen.fr et le manifeste dont je vous livre ci-dessous la teneur :

WE LOVE GREEN MANIFESTO 

N'avez vous pas entendu ? Il est urgent de passer au vert et de vivre de manière responsable. Par toutes les formes. La musique, l'art, l'émerveillement...
Avez vous entendu parler des gestes écologiques au quotidien ? Du respect de l'environnement et de l'Homme ? Des sources nouvelles d'énergies durables ? D'un impératif de penser et d'agir ensemble pour transformer notre société vers des horizons plus solidaires, plus modernes, plus vivants, plus viables ?
Même si nous défendons le droit à chacun de choisir sa route, WE LOVE GREEN choisit de promouvoir l'idée du beau, du bon, du bien et du green. Pourquoi se priver d'être plus responsable tout en se faisant plaisir aux yeux et aux oreilles ?
Dire et faire WE LOVE GREEN, ensemble, c'est le début de notre engagement.
A vous de jouer.

lundi 8 août 2011

Marées noires du delta du Niger : un scandale écologique discret

 


Le delta du fleuve Niger, situé au Nigeria (Afrique occidentale) est le lieu d'une pollution pétrolière sans comparaison, quotidienne et peu médiatisée.  La zone, marécageuse, constituée de mangroves, est extrêmement riche en hydrocarbures de qualité facilement exploitables. 

Les enjeux sont nombreux et il est difficile de désigner un responsable unique. Toujours est-il qu'entre grandes compagnies (Shell notamment, mais aussi Chevron, ExxonMobil ou Total) sans scrupule accusées de mauvais entretien des réseaux d'oléoducs et pour le moins peu actives sur le chantier de la dépollution, groupes armés en lutte pour une meilleure distribution des revenus du pétrole (MEND : Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger) organisant le sabotage des installations, raffineurs clandestins issus de la population locale prélevant une partie du brut en perçant les pipelines et un état fédéral nigérian prisonnier de ses intérêts financiers avec les majors et d'enjeux de politique interne (redistribution des richesses entre états producteurs et états non producteurs), le constat est implacable : entre 9 et 13 millions de barils ont été déversés dans la région depuis 50 ans selon une étude réalisée en 2006 par des d'experts nigérians, américains et britanniques (source L'Expansion). C'est une catastrophe écologique majeure, associée à des effets sur la santé des populations locales et à des troubles politiques récurrents et violents.

 
Le décor est planté. Pour aller plus loin je vous invite à lire les quelques articles suivants :


dimanche 7 août 2011

Pourquoi et comment sortir de notre modèle alimentaire actuel

La part des dépenses en produits alimentaires a fondu de 24,7% en 1960 à 14,8% en 2005 (rapport de l'INSEE de 2009). Parmi les causes de cette baisse : l'augmentation du budget global des ménages français (et la baisse induite de la part alimentaire), mais également l'explosion des autres postes du budget total (logement, transports, téléphonie...). 
Il s'agit bien néanmoins d'un marqueur du profond changement de nos habitudes alimentaires, agissant au détriment de notre santé, à moyen et à long terme.
Une alimentation de qualité devrait être jugée comme un élément-clé de la santé et du bien-être humains. Or les logiques de rentabilité, productivité, efficacité ont perverti cet idéal jusqu'à un degré effrayant. A ce titre c'est toute la chaîne alimentaire qui doit être remise en question : depuis les modes de production jusqu'aux modes de consommation, en passant par les canaux de distribution.

 

Le modèle issu de la révolution agricole d'après-guerre, dont le but légitime fût de permettre l'autonomie française en terme de productions agricoles et de faire du secteur primaire un moteur du développement économique français, doit être aménagé, sinon transformé. Il faut aujourd'hui préserver nos ressources et sauvegarder la vie : 

  • stopper ou limiter l'utilisation des pesticides et engrais chimiques. Poisons qui se répandent dans les nappes phréatiques (empêchant les habitants de zones d'agriculture intensive de consommer l'eau du robinet), contaminent les fruits et légumes que nous mangeons, nuisent à la bio-diversité (disparition de familles de végétaux, mortalité élevée des abeilles).
  • aider à l'installation et au développement d'exploitations agricoles bio (coût élevé des terrains, rigueur des cahiers des charges, baisse du crédit d'impôts sur la loin de finances 2011) pour combler le retard français en la matière.
En terme de commercialisation des produits d'alimentation, le modèle actuel ne profite qu'à un seul des acteurs : la grande distribution. Comprimant les couts d'achats auprès des producteurs (de fruits et légumes notamment), usant de méthodes scandaleuses bien souvent médiatisées, elle incite à toujours plus de productivité, poussant ces derniers à travailler de longues heures sous pression, sans parvenir à vivre dignement de leur métier. Ce sont loin d'être les conditions rêvées pour produire bon et cela ne manque pas de conduire à des dérives productivistes : part excessive de médicaments dans l'alimentation des bêtes, concentration et mal-être animal, graines de céréales pré-enrobés de phytosanitaires, etc...
A l'autre extrémité, préservant ou accroissant ses marges quoiqu'il arrive, la grande distribution abusent des consommateurs pris en otage.
Du côté de la transformation, là aussi la logique de rentabilité prime : produits à haute teneur en sel ou en sucre pour cacher la médiocre qualité des ingrédients utilisés, gorgés de conservateurs (dont les parabènes, ayant des effets néfastes sur la fertilité et un potentiel cancérigène), graisse hydrogénée, colorants, exhausteurs de goûts et autres additifs mystérieux aux effets non maîtrisés.

La nourriture industrielle est largement suspectée d'être une menace pour l'Homme (risques cardiovasculaires, hormonaux, reproductifs). D'un point de vue sanitaire, il convient donc dans la mesure du possible, et souvent c'est possible, de privilégier le fait-maison et de limiter au minimum l'achat de produits transformés. Prendre le temps de cuisiner n'est pas irréaliste : vous mangerez mieux, vous aurez conscience de manger mieux et de vous faire du bien, et vous pourrez même faire des économies (il existe des recettes simples utilisant des produits simples, à combiner à l'infini). En cuisinant vous reprenez la main sur ce qui constitue le cœur de votre vie. Et ça peut même être relaxant ! 

Ce changement dans nos habitudes de consommation est fondamental pour notre santé et celles de nos enfants. Notre responsabilité est engagée : nous ne devons pas nous contenter de subir les diktats de lobbys et d'industriels puissants. Il faut se comporter en consom'acteurs pour faire bouger les choses et remettre l'humain au cœur de nos préoccupations, au centre du système production / transformation / distribution / nutrition.
D'un point de vue écologique, il est évidemment préférable d'opter pour le bio, au moins partiellement et selon ses moyens, d'autant que des supermarchés bio fleurissent un peu partout, et que les grandes surfaces classiques proposent désormais un panel plus étendu de produits bio qu'auparavant, à des prix abordables.
D'un point de vue développement durable, il judicieux de choisir des circuits d'approvisionnement courts (produits d'origine locale, plutôt qu'ayant fait le tour du monde pour arriver dans votre frigo) et des produits de saison. Des solutions existent :  

  • les AMAP (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) sont destinées à favoriser l'agriculture paysanne et biologique en créant un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et en payant par avance. 
  • les fermes ouvertes aux particuliers permettant d'y faire sa propre cueillette : en plus de passer un moment agréable, on peut y faire découvrir les fruits et légumes à ses enfants ! Des sites existent en région parisienne : ferme de Viltain (limite 91/78) ou ferme de Gally (78) par exemple).

N'étant ni scientifique ni économiste, j'ai essayé là de faire le bilan de ce qui me parait et m'a paru ahurissant dans le domaine l'alimentation au cours des récentes années. Tout cela me choque et je considère comme une nécessité de battre le rappel des bonnes pratiques. Bien sûr le sujet est vaste, et cette synthèse est fatalement incomplète. Je l'espère néanmoins informative et convaincante.
De nombreux sites web existent sur tous les sujets abordés ici : agriculture bio, OGM, risques sanitaires liés au effets des produits chimiques... Vous pourrez y trouver facilement les compléments d'information nécessaires.
Je vous invite également à lire ou relire "Le monde selon Monsanto" de Marie-Monique Robin, tour d'horizon édifiant de toutes les dérives évoquées plus haut.
 
Pour que l'expression "bon appétit" ne devienne pas une imprécation mortifère, agissons !

mardi 2 août 2011

Politique spectacle et autres dérives

Des enjeux décisifs pèsent sur notre société : l'accroissement de la dette, le financement des retraites et du système de protection sociale, la sauvegarde de la biodiversité, la gestion des différences de développement entre états (et son pendant naturel et ô combien compréhensible : l'immigration), la montée des nationalismes et de la xénophobie à l'échelle européenne, un développement économique durable et innovant, le maintien de l'emploi, une éducation de qualité adaptée au monde moderne permettant à nos jeunes d'être performants, intelligents, cultivés...

Au lieu de ça, nos politiques jouent de basses manœuvres électoralistes, exacerbent d'ignobles polémiques pour s'éliminer les uns les autres de la course aux mandats, resservent indéfiniment des discours plats et rodés validés par le grand chef, lui-même inspiré par des éminences grises (j’ai failli dire brunes…) au rôle ambigu.
Bref ils perdent leur temps à se tirer dans les pattes ou à faire les beaux, plutôt que de s'unir pour prendre les problèmes à bras le corps, de manière pertinente, cohérente et efficace.
Je n'ai pas ces solutions, je ne suis ni homme politique, ni spécialiste en l’une de ces thématiques. Néanmoins ma position, partagée avec beaucoup d'entre vous j'imagine, est qu'il faut changer de modèle de gouvernance. Cesser de compter avec des politiques dont c’est le métier, les mêmes depuis des décennies (vive la jeune garde du PS….dont les membres approchent la cinquantaine, vive le renouveau avec Martine Aubry, 62 ans bientôt !). Avec comme dérive inévitable une propension à tout faire pour garder son poste, ou en briguer un autre, plus prestigieux. Au prix d’inévitables compromissions et dérobades sur des sujets risqués et non rentables électoralement.

Les mêmes qui trustent les ondes radio, font le show à la télé, pose avec la petite famille dans la presse « people ». Usent et abusent de la présence dans les médias, jusqu’à notre écœurement, pour flatter et polir leur image. Le nouvel homme politique passe son temps à faire de l’auto-promo, non pas pour son projet ou programme, mais pour sa propre personne. Et malheureusement sa collègue féminine ne déroge pas à la règle (formidable Nadine Morano, caricature personnifiée de ces comportements !). Les médias jouent allégrement ce jeu (en rabâchant des infos inutiles, propageant la moindre « petite phrase » jusqu’au grotesque, érigeant le sensationnalisme en nouveau principe dominant du journalisme) et entretiennent le cercle vicieux.



Au final on obtient discours non réfléchis, bourdes monstrueuses, jugements hâtifs de la part de politiciens décrédibilisés portant le ras-le-bol populaire à son paroxysme.

Douillet au gouvernement, c'est sensé faire bien auprès des sportifs ? Ou des couches populaires ? Il suffit de l'écouter parler pour douter de la portée de son apport (voir le lien vidéo, à 3'15 environ) : discours creux, sans intérêts et avec faute de syntaxe ! On en a la bouche pleine de copeaux tellement c'est de la langue de bois....
BHL servant d’émissaire spécial auprès de la rébellion libyenne, c’est pour porter haut la voix de la France ?
Un ministre de l’intérieur nous menant au rejet de l’Autre à pas de Guéant, c’est pour rassembler les français en ces temps difficiles ?
La blague…

Ne trouvez-vous pas que tout ça sent l’amateurisme, la démagogie, la dérive communautariste et l’escalade xénophobe ? Ne pensez-vous que nous méritons mieux ?

Regardons du côté des essais islandais pour une démocratie neuve, des jeunes indignés espagnols, des insurgés arabes. Ce ne sont pas des solutions toutes faites. Mais cela montre qu’il ne faut pas se résigner et baisser les bras. Que lorsqu’un système est manifestement vicié, tordu, malsain, il est possible de réfléchir à des alternatives. Un système dont nous serions fiers et partie prenante, pour changer…