Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mercredi 26 mars 2014

(R) évolution des colibris : étape 4

En ces lendemains d'élections municipales, la quatrième étape de la révolution des Colibris  prend tout son sens.
Pas besoin de longue introduction, si vous êtes familier(s) de ce blog ou si vous avez suivi les actualités de ce début de semaine, vous comprendrez :

"Abstention record, démobilisation citoyenne, individualisme, d'un côté, soif de pouvoir, impunité, court-termisme, clientélisme de l'autre... les obstacles semblent nombreux face aux enjeux que nos démocraties devront affronter dans les années à venir.
De même, au sein des organisations, le modèle pyramidal montre ses limites. Les comportements archaïques (repli sur soi, agressivité, luttes de territoires...) sont autant de réactions défensives omniprésentes. Face à un monde en mutation, il est urgent de remplacer la compétition et l’individualisme par la coopération.
Comment faire primer l’intérêt général ? Comment faire face aux problèmes à long terme (changement climatique, raréfaction des ressources, instabilité économique...), à leur caractère mondialisé, tout en donnant aux citoyens le pouvoir qui leur revient ?
Si nous voulons reprendre le pouvoir, il est essentiel que chacun fasse sa part et que nous construisions des dynamiques collectives.
Ateliers citoyens, actions locales, nouveaux modes de gouvernance, Initiatives Citoyennes Européennes... Explorons ensemble ces nombreuses solutions ! Reprenons notre pouvoir d'agir et faisons l'avenir de nos territoires !"

Réinventer la démocratie

Un exemple d'action parmi les cinq proposées par le Mouvement Colibris : La participation à une Initiative Citoyenne Européenne

"Depuis le 1er avril 2012, l’Union Européenne s’est dotée d’un nouvel outil visant à instaurer plus de démocratie participative dans l’institution : l’Inititiative Citoyenne Européenne (ICE).
L’ICE est un droit d’initiative politique qui offre la possibilité aux citoyens européens de proposer une réforme législative à la Commission Européenne.
 
Fonctionnant comme une pétition, l’ICE dispose d’une année pour obtenir un million de signatures de citoyens issus d’au moins sept des Etats membres de l’UE. Si les conditions de recevabilité sont remplies, l’initiative arrive sur le bureau de la Commission européenne, qui dispose de 4 mois pour étudier la recommandation et présenter une proposition législative.
Malgré un dispositif lourd et l’absence de pouvoir contraignant la Commission Européenne à présenter une proposition législative, l’enjeu est néanmoins de taille pour les citoyens qui disposent aujourd’hui d’un média puissant pour alerter les décideurs européens et ainsi orienter l’agenda européen.

 

L’ICE "Right to water"* ("Droit à l'eau") est la première ICE à avoir obtenu un million de signatures, en moins de 9 mois. Preuve qu’une mobilisation citoyenne et transnationale est possible sur des enjeux primordiaux ! Donner sa signature à une ICE est simple et prend seulement quelques minutes. C’est pourtant une action majeur pour reprendre notre pouvoir. Signez et partagez l’ICE qui vous touche et participez à cet élan collectif qui permettra d’influer les choix de l’UE !"

Voir la liste des ICE en cours



*l’ICE "Right to Water" qui demande à l’UE de reconnaître l’eau et l’assainissement comme des biens communs et des droits humains essentiels au sens que lui donnent les Nations Unies.
Plus d'info : www.right2water.eu ; Article du Monde sur la suite donnée par la Commission Européenne à cette initiative

mercredi 19 mars 2014

Girls in Hawaii, Olympia 2014

Je ne connaissais que trop peu les six (dont 2 nouveaux) de Girls in Hawaii, hormis "Bored", le titre qui me les avait faits découvrir aux alentours de 2008. Autant dire que je partais en terra (belga) incognita au moment d'assister à leur concert du 18 mars dernier à l'Olympia.
Et bien mes amis ! Quel plaisir a progressivement gonflé mes veines au cours de ces deux heures pleines ! Plaisir semble-t-il partagé par le groupe, avec comme indice de la véracité de mon pressentiment l'impression générale de jubilation qu'on pouvait lire sur leurs visages, et pour aveu les déclarations de l'un des 2 chanteurs.

Et pourtant après l'écoute du dernier album en date, paru après plusieurs années de pause, une crainte diffuse s'était emparée de moi, celle de retrouver lors du concert l'ambiance grave, profonde, introspective de ce LP conçu autour du manque et de la disparition. Le show aurait pu prendre alors des apparences de requiem morne et cafardeux, et pour tout dire chiant.
Tout l'inverse s'est produit ! Évidemment les nouveaux morceaux furent joués, notamment lors de la première partie du récital, car s'en fût un, par son excellence. Mais alors quelle sublime séquence ces chansons ont composé, peu ou prou autour de "Here I belong". Un enchaînement rêvé de cinq ou six très très élégants morceaux qui m'a littéralement mis sur orbite.





Here I belong

Un son bien au point et des musiciens maîtrisant parfaitement leur sujet, pour une atmosphère aérienne et lumineuse. C'était comme flotter dans ciel constellé d'étoiles, à l'image du fond de scène figurant un Everest (le titre du 3ème et dernier album) à l'environnement changeant, tour à tour neigeux, baigné de brumes safranées, rouge ardent ou sur-imprimé d'un triangle éclatant.

Puis par légères touches, les Girls nous ont conduits vers une île plus rock, quoique toujours douce (cf un délice joué à deux à la guitare et au xylophone), presque imperceptiblement. Des morceaux plus chargés en riffs, certainement plus anciens car accueillis par de mesurées mais sincères réactions d'enthousiasme du public.
Une soudaine énergie pour le moins communicative, car la dite assistance, venue en masse garnir la salle parisienne (belle surprise personnelle, et pour le coup belle reconnaissance de la valeur du groupe), a fini entièrement conquise. En témoignent les applaudissements cette fois nourris et les visages ravis à l'orée de la séquence finale, éminemment emballante, d'une folle puissance rock, toutes guitares hurlantes, portée par les cris enragés du chanteur (celui à la chemise à carreaux objet d'analyse LJ) sur "Flavor".


Flavor, live Olympia 2014

J'en suis resté scotché, et bien bien content d'avoir assisté à cela, et par la même occasion d'avoir exprimé ma gratitude et ma fidélité à une composition ("Bored", second album) qui, parmi tant d'autres, a symbolisé ma renaissance musicale et partant, ma survivance. Même si le morceau en question ne fût en fait pas joué ;-) Preuve que la vie s'est imposée. Pour eux, comme pour moi.

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