Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mardi 18 décembre 2012

Remember 2012



Fin d’année, heure des bilans. Je n’ai pas été suffisamment sérieux ces derniers mois quant à mes engagements citoyens pour vous en faire un (bilan) sur l’état de la transition écologique en cours. En cours ? Le doute m’assaille subitement. Ah mince, non… La crise accapare sûrement à tort tous les efforts et toutes les attentions des politiques, des médias, des opinions sondées (mais qui se cache derrière ces opinions ???). Bref suivre la piste d’un nouveau modèle qui nous éviterait l’autodestruction plutôt que de subventionner perpétuellement un modèle en crise cyclique depuis des décennies. Tiens oui. Mais non. On aimerait, mais on doute de n’y pouvoir rien changer. On va quand même essayer. Rendez-vous en 2013. Promis.

Donc à défaut d’un bilan global, je réduis, penaudement, le spectre sur ma petite personne. Désolé hein…

L'année fût bien folle et bien riche. Elle a passé bien vite. Encore les souvenirs du mois de Janvier en tête. C'était hier. Des excès en tous genres la composent. Des excès de plaisir par-dessus tout. Le plaisir "no limit", celui qui s'affranchit de moult carcans, dont la bienséance, le sentiment de culpabilité, le respect probablement, la décence bien souvent, la dignité parfois.

Vous penserez que c'est moche. Oui mais c'était bon. Il fallait le vivre, parce que nous étions beaux, parce que c'était la réunion juste improbable en un point central de toutes les composantes du faisceau. Et nous étions là, dans le cœur de la lumière, les yeux pétillants, le sourire aux lèvres, soulevés par un insondable enthousiasme et dépassés par une euphorie incompréhensible, tellement elle devait provenir d'un lieu lointain, certainement cosmique, un trou noir ayant englouti nos souffrances, puis digéré, recraché sous forme de rayonnements de bonheur.

A l'heure de clore l'année, un semblant de nostalgie s'empreint de moi. Il est peu probable que nous puissions revivre de tels moments. Ils étaient la concordance de plusieurs facteurs, le ressort d’un mouvement collectif, le fruit d'une longue, intensive (et somme toute incroyable d'endurance quand j'y repense) récolte d'énergies, commencée dès mai 2011, où se forgèrent les affinités, affleurèrent les premiers sourires, se partagea la même envie prendre le plaisir là où il était : l'alcool, la musique, la séduction, le rire, le lâcher prise, les rencontres, la reconnaissance. Par le mot reconnaissance, qui ne recouvre en fait pas tout ce que je souhaite exprimer, je veux signifier la démonstration que je ne suis pas voué à être un loser, et dépendant, pour avoir le sentiment d’exister, des sentiments éprouvés envers moi par une seule autre personne.

Aux yeux des autres, je peux étinceler, être objet de désir, centre d’intérêt. Avec les autres, je peux me marrer, placarder un large sourire sur ma face hallucinée, en faire naître aussi sur les visages amis. Pour les autres, je peux faire le show, rassembler, canaliser, être un extraverti enjoué et diffuser de la bonne humeur.
C’est con, c’est futile, mais ça brille. Ça fait du bien à l’égo et ça gonfle sa confiance en soi. Ça rassure, ça rend plus serein, moins inquiet. Plus indépendant (trop indépendant ?).
J’ai appris sur moi et sur les autres pendant toute cette période. Je me suis enrichi. Peut-être normalisé. Sûrement perverti. Mais je m’auto-suffis. Je n’ai plus le besoin impérieux d’être aimé par UNE autre pour me sentir bien, accompli.
Et si je le suis finalement, aimé, je devrais (« une information à mettre au conditionnel » comme chantait Tristan Nihouarn) être un meilleur amoureux ;-) Tout benef’ pour tout le monde.

Bonne année 2013


lundi 22 octobre 2012

La bibiothèque verte

Un post express pour présenter brièvement 2 ouvrages à lire ou / et à offrir… pour questionner et explorer les voies de lendemains meilleurs : plus écologistes et plus humains.
Bah oui maintenant qu'on a arrêté les beuveries, va bien falloir s'armer de sujets de conversation intelligents et intelligibles. Sinon, passer ses soirées entre amis à faire le poisson, ça peut être long ^^


Oui, l'écologie, c'est social !
Essai de Sandrine Rousseau, économiste, membre du bureau exécutif d'Europe Ecologie-Les Verts


Un luxe, l’écologie ? Un supplément d’âme quand tous les autres problèmes sont réglés ? Non ! Le projet écologiste est profondément social et générateur de plus d’égalité. Il apporte des réponses aux deux préoccupations majeures de la société : l’emploi et le pouvoir d’achat.

Non seulement une politique écologiste est source d’emplois nouveaux – et de meilleure qualité – mais elle favorise une articulation plus sereine entre travail et non-travail. Elle interroge également « le pouvoir d’acheter », et promeut un accès pour tous aux biens et services indispensables, tels que le logement, la santé, l’éducation, mais aussi les loisirs ou la culture, car le bien-être ne se mesure pas à l’aune de la seule consommation matérielle.

Loin de toute « régression », loin aussi des vieilles recettes inefficaces, ce livre dessine une société innovante et créative, plus juste et plus épanouissante.

ISBN 978-2-36383-013-5
Date de parution mars 2012
112 p., 5 euros 

 


Famine au Sud, malbouffe au Nord       
Marc Dufumier, ingénieur agronome, professeur émérite en agriculture comparée et développement agricole à l'AgroParistech. Expert auprès de la FAO et de la Banque mondiale.


Les folies de l'agriculture mondiale à l'épreuve d'une alternative crédible : l'agriculture biologique.
En 2050, les neuf milliards d'êtres humains qui peupleront la planète pourront se nourrir... grâce à l'agriculture biologique.
Celui qui l'affirme n'est pas un doux rêveur. C'est Marc Dufumier, un agronome de réputation mondiale qui a observé en France et dans le reste du monde le bon fonctionnement des systèmes agro-écologiques ; et les dysfonctionnements des systèmes « productivistes ». Famines, malbouffe, dégâts environnementaux, désertification des campagnes : tel est le bilan, désastreux, de nos systèmes agricoles exagérément spécialisés, mécanisés, « chimisés». 
Dans l'inconscient collectif, cette agriculture « moderne » reste pourtant la seule capable de nourrir la planète et de rémunérer correctement les paysans.
Mais ce livre prouve que cette croyance ne résiste pas à l'épreuve du terrain. L'agriculture «productiviste » est pour les paysans comme pour le consommateur un choix chaque jour plus risqué, tandis que la conversion à l'agro-écologie devient chaque jour plus raisonnable. Qualité des aliments, respect de l'environnement et - contrairement aux idées reçues - garantie voire amélioration des rendements : le bio n'est pas un caprice de bobo. C'est plus que jamais la voie d'avenir.
Si Marc Dufumier décide aujourd'hui de s'adresser au grand public c'est parce qu'il y a urgence : la mutation vers le bio prend du temps et les déséquilibres agricoles actuels vont aller en s'accentuant, avec des conséquences directes sur notre quotidien. Nous mangeons mal et abîmons nos campagnes parce que nos systèmes de production sont malsains. Nous subissons une forte pression migratoire aux frontières de l'Europe parce que le Sud n'arrive plus à fixer ses paysans dans les campagnes. Insécurité alimentaire, insécurité environnementale, insécurité géopolitique : il n'y a plus de temps à perdre pour remettre l'agriculture sur les bons rails.

ISBN : 2-84111-523-2
Date de parution février 2012
196 p., 18,25 euros


mardi 9 octobre 2012

Boogaerts et moi

Je n'ai plus rien à dire. Ça m'embête un peu, parce que j'ai toujours pensé qu'il fallait avoir un avis. Enfin même pas ça, juste se sentir naturellement touché par ce qui Nous arrive (à Nous, au Monde, je veux dire. En terme de politique, de respect de la nature, de conscience citoyenne). Mais je n'ai plus rien à dire. Et globalement je m'en fiche pas mal.

Bien sûr J.-F. CoPen me gave, de loin, avec ses histoires de racisme "anti-blancs" qui vire au racisme "anti-assimilés" quand il devient évident que l'absurde ne débouche que sur du plus absurde encore.
Bien sûr les écologistes me gavent quand ils déçoivent mes énormes espoirs de 2009, incapables qu'ils sont de résister aux affres de la politique politicienne.

Mais pas plus que ça. Je sais, c'est mal. C'est que je suis peut-être guéri en fait. Que ma rage s'est transformée en quiétude. Que les vagues déferlantes de plaisir l'ont emporté sur les colonnes de déception qui piétinaient, armes à la main, mon champ de bataille intérieur.
Vous allez dire "rohhh il recommence avec son lyrisme à 2 balles". Et vous auriez raison, j'étais pas venu pour vous dire ça.

Je suis venu vous dire que je m'en vais... non, non plus !!!

Je suis venu vous parler de ce qui me touche encore : la musique.

Octobre 2012 : Mathieu Boogaerts sort son 6ème album studio. Album éponyme comme on dit, puisqu'il s'appelle "Mathieu Boogaerts". Soit dit en passant, l'éponymie est étymologiquement le fait de « donner son nom à » quelque chose. L'éponyme, c'est donc celui qui donne son nom. Et pas l'inverse. Bref.

Je suis dingue des chansons de ce type. On pourrait dire amoureux. Elles me filent ce frisson que je ne ressens plus (ou pas assez longtemps) dans ce qu'on appellerait une relation d'amour conventionnelle ;-)
Je l'ai découvert avec l'album 2000 (sorti en 2002, oui c'est un drôle). Et puis la magie des technologies modernes qui m'aideront à m'imprégner de la discographie complète.
D'écoute en écoute, le charme qui opère. Le bougre ne cessera de m'accompagner dès lors, aussi efficace pour accentuer les pesanteurs des chagrins d'amour que pour doper les moments d'euphorie.


Renée
"La roue de la fortune
Elle n’est jamais passée
Avec ses jumelles
Elle l’a juste regardée
Elle n’a pas su la rattraper
C’était bien trop éloigné"


Poésie douce amère, nostalgique, mélancolique. Mais aussi souriante et fine. Délicate, posée comme une plume sur la courbure d'une hanche.
C'est fou comme ça me parle. Complètement irrationnel. Je suis pas spécialiste en musicologie. Je ne saurai expliquer d'où ça vient, mais en vrac la légèreté de la voix, les sonorités reggae qui affleurent parfois, la douceur mutine des mélodies et des paroles, son délicieux pouvoir comique sur scène. ça doit toucher le point G de ma fleur bleue-itude.





Dommage
"Elle l’a pas vue passer
Tout mon temps à l’aimer"


Hiver 2009, puis hiver 2011, Boogaerts se produit sur la scène de la Java, petite salle parisienne en sous-sol où tu t'assoies par terre, et où tu dégustes 2 heures de bonheur intense. Il est seul, ou à deux (avec le bassiste cabotin Zaf Zapha), ou à 3. C'est intime, complice, charmant. J'en suis. Deux fois. Le magicien alterne anciennes chansons et nouvelles compo (voir "Je sais" ci-dessous). Je surkiffe.


A l'occasion de la sortie du nouvel album cet automne, le zig se voit médiatiquement exposé, et ça me fait plaisir. Parce qu'il est un peu connu, Mathieu Boogaerts, mais pas trop. Et que des chansons qui font autant de bien, ça devrait grave tourner pour que le monde entier soit heureux et apaisé !!!

Siliguri

Son cul à Honolulu
J’sais plus c’que j’en ai foutu
J’sais plus ou j’l’avais ramené
Son cul j’crois qu’l’ai oublié, avec ses nénés


Je vous mets les liens des multiples articles ou interviews qui lui sont consacrés ces temps-ci, plus ou moins bien inspirés, et qui reprennent tous plus ou moins les mêmes informations. Possible que ça vous paraisse redondant, mais ça vous permettra d'en savoir plus, avant d'être j'espère séduit(e). Et sinon tant pis pour vous, je le garde pour moi !

Le Point, Mathieu Boogaerts par petite touches
Longue interview dans les Inrocks
Next (supplément libération), sur des airs de java

RFI, Mathieu Boogaerts nu
L'express

Et pour finir vous écouterez ce morceau de Camelia Jordana, et vous saurez dans la seconde identifier son auteur !

 

De mon côté, je n'aurais pas retrouvé l'inspiration, mais au moins j'aurais publié un post !
A bientôt...

lundi 28 mai 2012

Interruption des programmes


Il est des jours où le bonheur n'est pas loin, genre là dans le petit jardin qui jouxte la maison louée pour le week-end de la Pentecôte. Baigné par le soleil, au cœur d'une région où les vallons verdoyants succèdent aux collines boisées. La lumière printanière rend si chatoyants les dégradés de vert que la végétation nous offre. Les perceptions du sens visuel s'en trouvent ébahies.

Bientôt un an que ce blog est sur le réseau, alimenté plus ou moins régulièrement par des sujets qui me sont sensibles. Si j’osais, je dirais qu’avec le revers de N. Sarkozy, l’un des objectifs majeurs de mes publications est atteint. Pour le reste, de nombreux combats restent à mener du point de vue de la préservation de l’environnement, et d’infinis enjeux écologiques sont encore à mettre en avant. J’ai traité, il me semble, ceux qui m’importaient le plus. Modestement, eu égard à la faible portée de mes écrits en terme d’audience ! Je manque désormais d’inspiration et d’envie. Pas de temps, il serait mensonger d’invoquer cette excuse. Mais du temps, je pense être prêt à m’en accorder vraiment à moi, et aux autres. Du temps pour défendre « en réel » ce que je prône ici. Du temps pour bonifier tous ces jolis moments que j’ai vécus ces derniers mois, tout ce plaisir touché du doigt. Et que je dois maintenant mettre à profit pour finir de me trouver, pour aller au bout de cette quête de l’apaisement que je poursuis avec plus ou moins de succès et paradoxalement, de frénésie. Du temps pour parvenir à être moi purement et simplement, et pas un moi défini par la reconnaissance, l’admiration, l’intérêt que me porte l’Autre. Comme je l’avais écrit dans un billet non publié, je me suis perdu dans cette vaine recherche. J’aspire à me trouver, pour te trouver et t’accepter.

Il ne s’agit pas de clore ce blog, juste de m’adapter à ce changement qui s’opère en moi, et de ne pas publier pour publier.

A bientôt les Utopistes Restaurés ;-)

jeudi 3 mai 2012

Balade "manifestive" du 1er mai

Un mardi 1er mai franchement ensoleillé au cœur d'une période bien grise météorologiquement parlant. C'était vraiment l'occasion pour moi de tester le défilé unitaire des syndicats à Paris. Armé de mon appareil photo, motivé tout à la fois par la curiosité de la découverte, une nette envie de réagir à l'initiative sarkozyste d'un contre-événement au Trocadéro et la nécessité impérieuse bien que toute personnelle de manifester mon soutien aux valeurs défendues par la Gauche dans cette période clé de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle.

Puisque Sarkozy avait choisi de diviser la France du travail, j'ai choisi de mon côté de vous montrer des photos illustrant le partage, la joie et la justice. Des visages, des slogans, des couleurs. Des portraits drôles ou touchants.









































mardi 24 avril 2012

Jazz sous les Pommiers

Pas grand chose à vous dire ces temps-ci. Ou si, des digressions sur mes états d'âme dont je vais vous épargner l'inanité.
Alors je me recentre sur l'essentiel : les racines, ce qui nous étaye.

Mes racines, c'est la (Basse) Normandie, et là-bas, perdu au beau milieu du département manchois, entre les marais du Cotentin et Granville la Corsaire, se tiendra du 12 au 19 mai la 31ème édition du festival Jazz sous les Pommiers, dans la petite ville de Coutances.
Coutances, antique capitale des Unelles, sa cathédrale juchée en haut du promontoire constituant le siège de la ville, son industrie agro-alimentaire, ET son festival de jazz à la renommée internationale.

Festival éclectique, Jazz sous les Pommiers surfe sur les notes roumaines aussi bien que sur les rythmes maliens ou danois. Expérimental, classique ou enrobé de musiques cousines, le le jazz vous emmènera bien loin de vos frontières. Pas un mal à l'heure où d'aucuns surfent, eux, sur la peur de l'étranger...

Une programmation qui associe comme d’habitude têtes d’affiche et nouveaux talents des quatre coins du monde : Marcus Miller, le bassiste de Miles Davis, LA star du jazz fusion d’aujourd’hui. Le musicien franco-libanais Ibrahim Maalouf, Archie Shepp, le Brésilien Hermeto Pascoal, le trompettiste Dave Douglas, le crooner Kurt Elling, Pink Martini, Angélique Kidjo dans un hommage à Miriam Makeba, Bonga, le créateur pour Césaria Evora de Sodade, ou encore Diego El Cigala, la star du flamenco.

Pour la programmation complète & les infos pratiques : le site internet !
Et pour organiser votre séjour, le site de l'office de tourisme.

Bon voyage musical !

lundi 2 avril 2012

A l'ombre des déchets inertes

Dans notre société ultra consumériste, la question de la gestion des déchets de toutes sortes occupe de manière grandissante une place essentielle. Résidus nucléaires, emballages de la consommation courante, rejets chimiques dangereux, mais aussi déchets du BTP, dits déchets inertes. Une question à saisir au plus tôt, sans quoi nous finirons par littéralement crouler sous ces immondices.

Les déchets inertes sont principalement stockés en centre d’enfouissement technique ; dans d’autres cas, ils sont réutilisés comme matériau de remblai ou recyclés sous forme de granulats calibrés.
Une législation floue et largement contournée (corruption, centres d'enfouissement illégaux, contrôle insuffisant des déchets recueillis) permet des dérives graves dans ce domaine.

Premier exemple : le cas bien connu de la décharge illégale de Limeil-Brévannes (94). Depuis 2002 et jusqu'en 2010, une montagne s'était peu à peu élevée en voisinage des habitations : 150 000 m3 de déchets industriels, qui s'étendaient sur 25 m de haut et 200 m de long. A l'automne dernier le tas s'était enflammé. Les eaux ayant servi à circonscrire les départs de feu, chargé de sulfure d'hydrogène, potentiellement mortel, s'étaient répandues dans les sols.
Aujourd'hui presque rase, la "montagne" aurait coûté 14 millions d'Euros à l’État pour son déblaiement. Au total, 900 m3 d’ordures amiantées, ont été trouvées.
Un bilan de l'affaire sous forme d'un communiqué de l'association France Nature Environnement à lire ici.

Autre exemple où la légalité et la responsabilité sont bafouées : dans le Sud-Est de la France, en particulier dans le Var, des vallées entières sont comblées de gravats parmi lesquels se mêlent plastique, bidons d’huile, etc…, déchargés par des défilés de camions en provenance des chantiers BTP alentours.
Les entreprises pollueuses s’exonèrent de leur obligation de passer par des centres de traitement officiels, car les décharges non déclarées leur permettent d’énormes économies, et un contrôle inexistant du contenu rejeté. Les propriétaires des terrains profitent eux d’une impressionnante manne financière en monnayant leur « service ». Dans le but éventuel de rendre constructibles des terrains non constructibles, une fois « aplanis ». Tout cela couvert par des maires complaisants.
Les incidences sont évidentes : glissements de terrain, coulées de boue, transfert des détritus vers des zones protégés, contamination des sols et des eaux, paysages massacrés…
Sur ce thème, voir le documentaire de Jennifer Deschamps : « BTP, le scandale des décharges illégales » (extrait via le lien ci-dessus).

Le respect des procédés légaux en vigueur n’empêche pas la dégradation de l’environnement. La Seine et Marne et le Val de Marne voient leurs paysages se parsemer de véritables terrils constitués des déchets issus du BTP. Ces départements collectent à eux seuls quasiment tous les déchets destinés à l'enfouissement en provenance d'Île de France. 38 installations de stockage des déchets non dangereux (centres d’enfouissement technique de classe II) y sont déjà répertoriées (données Cour des Comptes), et d'autres demandes sont en cours.
Il est hallucinant que notre mode de vie nous conduise à modifier profondément les reliefs qui nous entourent !

Source : Bakchich.info, leparisien.fr, usinenouvelle.com, lemoniteur.fr, lefigaro.fr.

Plus généralement sur la thématique consommation / gaspillage / pollution, voir le reportage « Prêt à jeter », diffusé sur Arte en janvier et visible en entier via l'incrustation Youtube ci-dessous. Évocation passionnante autant que désolante de la notion d’obsolescence programmée, et de ces incidences en terme de gestion des déchets à l’échelle mondiale.