Mercredi 17 septembre 2014
Ouverture
Les Two
bunnies in Love sont des rockeurs fringants (et normands), dont les pop songs
entraînantes ont souvent des accents « surf music » et parfois un air
de famille avec The Clash.
Passé le premier morceau un peu inquiétant, on découvre des chansons efficaces, qui font tapoter gaiement des mains sur les cuisses, de jolis chœurs et un chanteur un poil décalé bien à l’aise sur scène.
Passé le premier morceau un peu inquiétant, on découvre des chansons efficaces, qui font tapoter gaiement des mains sur les cuisses, de jolis chœurs et un chanteur un poil décalé bien à l’aise sur scène.
Ils
closent leur affaire avec leur tube Duchesse.
Climax
J’avais
pas vu les Depor aussi carrés depuis longtemps. Frais et dispo, ils ont
enchaîné leurs titres sans aucun temps mort. C’était un peu comme être pris
dans un tunnel (surchauffé : rarement connu une ambiance aussi moite dans
une salle de concert ; en mode t-shirt mouillé). Ou dans une tornade. Une
fois dedans, plus moyen de rien maîtriser, t’es juste embarqué dans ce truc
ultra kiffant, asphyxiant, imparable, urgent. Urgent que ça ne s’arrête pas, jamais. Mais
bon, ça s’arrête. Deportivo c’est jamais long. Mais putain que c’est bon.
Et puis
il y avait Fanny juste à côté de moi. Ma Fanny. Son air distant, ses cheveux
qui balancent, son coude qui me frôle. Son rire qui résonne, ses yeux qui
m’absorbent. Et mon envie incoercible de l'enlacer. Elle aime Deportivo, et moi, elle m’aime
bien, ça suffit à mon bonheur du soir.
Fanny me trouble, je ne sais jamais me comporter normalement quand elle est là. J’en fais toujours trop. Comme une effervescence. Fanny c’est mon cachet euphorisant. Comme si je remuais, atone, à la surface d’un verre d’Eferalgan. Elle me met en état de suspension dans une effusion de mini bulles. Littéralement porté. Transporté.
Fanny me trouble, je ne sais jamais me comporter normalement quand elle est là. J’en fais toujours trop. Comme une effervescence. Fanny c’est mon cachet euphorisant. Comme si je remuais, atone, à la surface d’un verre d’Eferalgan. Elle me met en état de suspension dans une effusion de mini bulles. Littéralement porté. Transporté.
Tout
ça, la joie du moment, l’énergie du groupe, sa présence à elle si proche, ça
m’a mis une pêche d’enfer !
Curieusement, direct après le concert, et un dernier tour dans la fosse (particuilèrement et étonnament calme d'ailleurs), j’étais comme vidé. Le sentiment étrange d’avoir été aspiré de l’intérieur. Mis du temps avant de retrouver mes esprits. Ragaillardi par la bière. Mais bientôt cette sensation de flotter au-dessus de l’instant : l’observer d’en haut, de par-dessus l’épaule ; constater qu’il existe, là, maintenant, et qu’il n’existera plus demain, qui sait, cet instant. Peut-être je ne verrai plus Deportivo en concert, peut-être je ne verrai plus Fanny. Probable qu’ils n’enrayeront pas la chute. Elle, a exclu une quelconque rechute.
Curieusement, direct après le concert, et un dernier tour dans la fosse (particuilèrement et étonnament calme d'ailleurs), j’étais comme vidé. Le sentiment étrange d’avoir été aspiré de l’intérieur. Mis du temps avant de retrouver mes esprits. Ragaillardi par la bière. Mais bientôt cette sensation de flotter au-dessus de l’instant : l’observer d’en haut, de par-dessus l’épaule ; constater qu’il existe, là, maintenant, et qu’il n’existera plus demain, qui sait, cet instant. Peut-être je ne verrai plus Deportivo en concert, peut-être je ne verrai plus Fanny. Probable qu’ils n’enrayeront pas la chute. Elle, a exclu une quelconque rechute.
Alors
le forcer à être encore, cet instant. Tout faire pour qu’il soit. Parler sans
s’arrêter, la voix éraillée, suspendue à l’émotion, à moins que ce ne soit au
désir. Malgré soi, contre soi, au-delà de soi. Se mettre à la proue du navire,
both on the same boat, au devant de tout le monde, écrasant tout le monde. Pour
qu’elle m’entende. Pour qu’elle me regarde. Pour qu’elle m’accorde un moment
près d’elle. Pour qu’elle tolère que je la prenne dans mes bras.
C’est
complètement fou. Aberrant. Incompréhensible. Parce que c’est Fanny. Et
justement, c’est parce que c’est Fanny. C’est irrationnel, c’est irraisonné.
Pour reprendre son mot, c’est névrosé.