Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mardi 14 mai 2013

Miossec forever



Rentré de vacances hier. Corse. 10 jours. Le quotidien merdique revient à la charge, plus fort que jamais. La machine à laver a eu un coup de chaud. Létal. Boulette majeure au boulot pendant mon absence. Inextricable. La dernière vraie ex est fiancée, et enceinte. Déroutant. La défaite du SMC face à Nantes empêchant l'accession en L1. Immuable.



"J’ai pas quitté le port que tu aimais si bien
Et j’y traîne encore, j’y traîne encore comme un crétin
Car à t’aimer encore, je suis tellement enclin
Que je me déchire encore pour me noyer... enfin" 
Miossec, Crachons veux-tu bien



Ah oui, j'oubliais, pendant que j'attendais mon pote hier au bar, les 2 meufs de la table d'à côté se racontaient les demandes en mariage de leurs mecs respectifs... Tellement dégoulinant de classicisme. Coucher de soleil sur la plage, et tutti quanti. Mais tellement chou aussi... C'est ça l'amuuuuur, c’est même son essence.



Tout ça dans la même journée. On ne devrait pas rentrer de congés... J'ai la furieuse impression qu'on s'est donné le mot pour me plonger le nez bien profond dans ce que j'évite de sentir depuis de longs mois. On voudrait m'obliger à faire le point, à réfléchir à ce que je veux vraiment, à abandonner l'insouciance (voire l'inconséquence) qui m'habille comme une seconde peau ! C'est un complot ! Je m'y suis refusé jusqu'ici, j'ai pris la fuite, chaque fois.



« Je t’aime bien mais je ne t’aime plus 
Ça m’est tombé dessus hier soir
 Juste après qu’il ait plu » 
Miossec, Juste après qu’il ait plu



Là, néanmoins, tous ces signes ont de quoi me mettre le doute. Faut-il continuer la vie que je mène ? Ou faut-il que je me mette en quête d'un nouvel amour ? Je crois savoir que je suis inapte à ça. L'amour. J'ai échoué dans mes deux grandes histoires. Qui avec le recul ne méritaient pas une telle débauche de sentiments. Je me dis que je vis mieux seul. Que ça implique moins de frustration chez moi, et plus de sérénité. Je répète à l'envi que l'amour est une vue de l'esprit. Une simple couverture pour justifier notre besoin de ne pas être seul sur le chemin de la vie. Qu'il faut être jeune, vierge, neuf, pour s'enflammer sans réserve. Et que je ne suis plus ni neuf, ni vierge, ni jeune. Et que bien d'autres types d'étincelles que celles qui brillent dans des yeux énamourés peuvent aviver ma flamme.



Alors évidemment j'ai évolué, mûri. Je me suis enrichi. Je suis certainement mieux armé pour construire une relation saine qu'auparavant. Jadis dépendant affectif, j'ai désormais conquis l'indépendance.  Même à l'excès. Et j’ai remarqué que l'indépendance n'est pas partageuse.

Cela dit, peut-être qu'au fond, tapi dans l'ombre de l'inconscient, réside encore cette peur de devenir dingo, d'être débordé, de perdre la lucidité, d'avoir mal.



"Tout recommence
Mais rien ne se répare
Quand les cœurs sont en faïence
C’est foutu, c’est trop tard" 
Miossec, Recouvrance



Ces derniers jours j'ai presque été enthousiaste à l'idée de rencontrer une jolie fille, qui m'aime et que j'aime. Pour ça, il faudrait oser prendre des décisions, faire des choix, se livrer. Pas persuadé d'en être capable. Ni de le vouloir vraiment.



« Descendre, descendre
Pour ne plus jamais avoir à remonter
Le long de doux mots tendres 
Qui vous donnent la nausée » 
Miossec, Le célibat