Fin d’année,
heure des bilans. Je n’ai pas été suffisamment sérieux ces derniers mois quant
à mes engagements citoyens pour vous en faire un (bilan) sur l’état de la
transition écologique en cours. En cours ? Le doute m’assaille subitement.
Ah mince, non… La crise accapare sûrement à tort tous les efforts et toutes les
attentions des politiques, des médias, des opinions sondées (mais qui se cache
derrière ces opinions ???). Bref suivre la piste d’un nouveau modèle qui
nous éviterait l’autodestruction plutôt que de subventionner perpétuellement un
modèle en crise cyclique depuis des décennies. Tiens oui. Mais non. On aimerait,
mais on doute de n’y pouvoir rien changer. On va quand même essayer.
Rendez-vous en 2013. Promis.
Donc à
défaut d’un bilan global, je réduis, penaudement, le spectre sur ma petite
personne. Désolé hein…
L'année
fût bien folle et bien riche. Elle a passé bien vite. Encore les souvenirs du
mois de Janvier en tête. C'était hier. Des excès en tous genres la composent.
Des excès de plaisir par-dessus tout. Le plaisir "no limit", celui
qui s'affranchit de moult carcans, dont la bienséance, le sentiment de
culpabilité, le respect probablement, la décence bien souvent, la dignité
parfois.
Vous
penserez que c'est moche. Oui mais c'était bon. Il fallait le vivre, parce que
nous étions beaux, parce que c'était la réunion juste improbable en un point
central de toutes les composantes du faisceau. Et nous étions là, dans le cœur
de la lumière, les yeux pétillants, le sourire aux lèvres, soulevés par un
insondable enthousiasme et dépassés par une euphorie incompréhensible,
tellement elle devait provenir d'un lieu lointain, certainement cosmique, un
trou noir ayant englouti nos souffrances, puis digéré, recraché sous forme de
rayonnements de bonheur.
A
l'heure de clore l'année, un semblant de nostalgie s'empreint de moi. Il est
peu probable que nous puissions revivre de tels moments. Ils étaient la concordance
de plusieurs facteurs, le ressort d’un mouvement collectif, le fruit d'une
longue, intensive (et somme toute incroyable d'endurance quand j'y repense)
récolte d'énergies, commencée dès mai 2011, où se forgèrent les affinités, affleurèrent
les premiers sourires, se partagea la même envie prendre le plaisir là où il
était : l'alcool, la musique, la séduction, le rire, le lâcher prise, les
rencontres, la reconnaissance. Par le mot reconnaissance, qui ne recouvre en fait
pas tout ce que je souhaite exprimer, je veux signifier la démonstration que je
ne suis pas voué à être un loser, et dépendant, pour avoir le sentiment
d’exister, des sentiments éprouvés envers moi par une seule autre personne.
Aux yeux
des autres, je peux étinceler, être objet de désir, centre d’intérêt. Avec les
autres, je peux me marrer, placarder un large sourire sur ma face hallucinée,
en faire naître aussi sur les visages amis. Pour les autres, je peux faire le
show, rassembler, canaliser, être un extraverti enjoué et diffuser de la bonne humeur.
C’est
con, c’est futile, mais ça brille. Ça fait du bien à l’égo et ça gonfle sa
confiance en soi. Ça rassure, ça rend plus serein, moins inquiet. Plus
indépendant (trop indépendant ?).
J’ai
appris sur moi et sur les autres pendant toute cette période. Je me suis
enrichi. Peut-être normalisé. Sûrement perverti. Mais je m’auto-suffis. Je n’ai
plus le besoin impérieux d’être aimé par UNE autre pour me sentir bien, accompli.
Et si
je le suis finalement, aimé, je devrais (« une information à mettre au conditionnel » comme
chantait Tristan Nihouarn) être un meilleur amoureux ;-) Tout benef’ pour
tout le monde.
Bonne
année 2013