Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

samedi 30 juillet 2011

Alfred de Musset aimait-il regarder les filles ?

J'ai vu hier soir un joli film français, "j'aime regarder les filles" de Frédéric Louf. L'histoire d'un lycéen un brin dilettante, issu d'une famille modeste de province, menant une vie de patachon à Paris au temps de l'élection de François Mitterrand. Tombé éperdument amoureux d'une jeune fille de la bourgeoisie parisienne, il entreprendra audacieusement de la séduire. Le long métrage navigue entre émotion et humour, nous propose une mise en scène fine basée sur le sens de la situation et le goût du détail (ok je pompe la critique du monde là), et au final installe une délicieuse atmosphère. J'en suis ressorti avec le sourire... mon côté fleur bleue ;-)


Mais le sujet de ce post n'est pas tant le film, mais une de ses scènes, dans laquelle deux des personnages récitent un extrait de la pièce d'Alfred de Musset, "on ne badine pas avec l'amour". Dit avec délicatesse, le texte m'a beaucoup plu. Et j'ai eu un peu honte de méconnaitre l’œuvre de cet auteur. Alors d'une pierre deux coups, je répare mon inculture et vous fais partager le teneur cette séquence :

"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux
et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui." Acte 2, scène V.

Alfred de Musset, né le 11 décembre 1810 à Paris, est un poète et un dramaturge français. Il meurt précocement à 46 ans, victime de son alcoolisme et de sa vie de débauche, presque oublié. Auteur notamment de Contes d'Espagne et d'Italie, Lorenzaccio, Fantasio, On ne badine pas avec l'amour ou Confession d'un enfant du siècle (roman autobiographique), il est redécouvert au XXe siècle. Alfred de Musset est désormais considéré comme un des grands écrivains romantiques français, dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême.

vendredi 29 juillet 2011

Déforestation : une menace pour l'humanité

Comme premier sujet de ce blog lié à l'environnement, j'ai choisi un thème qui me tient à cœur : le fléau de la déforestation. Phénomène à grande échelle depuis plusieurs décennies, et en forte accélération, la déforestation est la régression ou la disparition des espaces forestiers. Elle est est le plus souvent due à l’urbanisation, l’extension des terres agricoles et l’exploitation, souvent illégale, d’essences forestières.  C'est un menace terrible pour l'environnement, à plusieurs titres :
 
Effet sur le réchauffement climatique :
La destruction des espaces forestiers serait responsable d'environ 20% des émissions de gaz à effet de serre. Ils sont en effet des puits de carbone : un hectare d’arbres peut ainsi absorber jusqu’à 6 tonnes de CO2 par an. Et plus de CO2 relâché dans l’atmosphère signifie une aggravation du réchauffement climatique.

 
Effet sur les sols :
Les sols forestiers filtrent les polluants, facilitent l’infiltration de l’eau dans les nappes phréatiques et régularisent le débit des rivières. La coupe des arbres, dont le but est bien souvent l'extension des terres agricoles (notamment pour la culture de céréales OGM...) provoquent ainsi une érosion dramatique des sols. Paradoxalement les sols déboisés ne sont utilisables que quelques années pour l'agriculture, et il faut à nouveau déboiser davantage pour trouver de nouveaux terrains exploitables. Les sols forestiers sont en effet fragiles : débarrassés des arbres qui les fixaient, ils sont "lessivés" par les pluies et rapidement épuisés, laissant apparaître des trous béants (voir photo) et empêchant tout développement végétal futur.


Érosion des sols à Madagascar (photo WWF)

Effet sur le cycle de l'eau :
Les arbres maintiennent le taux d’humidité dans l’atmosphère et donc la fréquence et le volume des précipitations. C'est le phénomène d'évapotranspiration.
Effet sur la bio-diversité :
La disparition de la forêt menace la survie d’un grand nombre d’espèces animales et végétales dont elle constitue l’habitat naturel. Les forêts concentrent en effet l'essentiel de cette biodiversité : la moitié, voire davantage, des espèces terrestres de notre globe vivent dans les forêts tropicales. En détruisant leur milieu naturel, la déforestation les condamne à mort. On estime que le rythme actuel de disparition des espèces est mille fois supérieur à son niveau naturel. A terme, cette éradication du vivant menace l'humanité même.


Effet sur les populations locales :
En Amazonie, dans le bassin du Congo, en Asie du Sud-Est, les populations locales sont expulsées de leurs terres et voient leur cadre de vie détruit et pollué. Leurs modes de vie traditionnels sont menacés. A terme ces populations s'éteignent : de nombreuses tribus dépendantes de la forêt ont disparu avec leur langue, leur savoir et leur culture. Les industriels du bois et de l'agro-alimentaire prétendent créer emplois et richesses. Mais les conditions de travail dans les exploitations forestières sont déplorables. L'argent ne va ni aux salariés, ni aux collectivités locales, mais aux chefs d'entreprise et à quelques individus corrompus.

 
Les chiffres :
80 000 km2 de forêt disparaissent chaque année, selon un rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture). Cette surface équivaut à la superficie d’un pays comme l’Autriche. 

 
A notre échelle nous pouvons agir :
1. En participant aux opérations de reboisement. Il est possible de faire des dons à partir de 15€, notamment à l'association Planète Urgence, avec déduction possible jusqu'à 66% de votre impôt sur le revenu.
2. En étant "consom'acteurs". Privilégier les espèces de bois locales ou provenant de forêts gérées durablement (labels PEFC & FSC).
3. En accordant vos suffrages aux candidats & partis politiques dont le programme et l'action accordent clairement une place à la protection des espaces en danger.

 
Sources : Greenpeace, Geo, Planète Urgence, Wikipedia.

jeudi 28 juillet 2011

L'ère Sarkozy

Commençons donc par un sujet facile, rassembleur, porteur de tant d’indignations : Nicolas Sarkozy. Pourquoi ? Parce que comme on l’entend régulièrement, notre président ne semble jamais aussi efficace que dans la conquête du pouvoir. Et que 2012 approche… Parce qu’il l’a mise en veilleuse récemment, histoire qu’on récure un peu les casseroles, en attendant l’arrivée de l’enfant qui rendra la France gaga, et nous peut-être gogo…. Parce qu’il ne faut pas tomber dans le piège du temps qui efface, petit rappel des frasques de l’ère Sarkozy :
  • Le dîner au Fouquet’s au soir de son élection, ou l’exaltation du bling bling !
  • Le séjour sur le yacht de son ami milliardaire Bolloré au lendemain de sa victoire de 2007 : témoignage ostensible de l’élitisme du pouvoir, symbole du clientélisme qui jalonnera tout le mandat commençant, dévoiement liminaire d’un président censé représenté la France dans son entièreté. Et non pas uniquement la classe aisée, comme le confirmera la mise en place du bouclier fiscal…
  • L’amical rappel aux Sénégalais lors d’un discours à Dakar en juillet 2007 que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », usant allégrement de raccourcis faciles pour reprocher à l’Afrique son incapacité à progresser. La honte s’abat sur la France.
  • Décembre 2007 : Khadafi dans sa tente, au cœur des jardins de l’Elysée, ou les valeurs républicaines & humaines foulées au pied par un dictateur à la bourse pleine et aux scrupules inexistants. Des affaires au prix du déshonneur.
  • Vulgarité et beaufitude : épisode du « casse toi pov’ con » au salon de l’agriculture de 2008, et autres amabilités adressées à un pêcheur du Guilvinec. Est-ce digne d’un président élu, voix et visage de la France ?
  • En avril 2008, le choix de réintégrer la France aux instances de l’OTAN, possible cause d’un alignement sur les positions États-Uniennes en matière de défense internationale et d’une perte d’indépendance en terme géopolitique. Surtout, après 42 ans de retrait, une décision qui apparaît « plus politique que militaire » (Hollande) et qui, sans se montrer trop Gaulliste ou trop patriotique (était-il bien utile d’employer deux mots là ?), apparaît comme une rupture profonde et douloureuse avec le positionnement passé de notre pays. 
  • Des préfets limogés, car pas suffisamment ardents à étouffer les protestations lors des déplacements provinciaux de l’émir, à l’instar de Jean Charbonniaud, préfet de la Manche jusqu’en janvier 2009…
  • Octobre 2009 : Jean Sarkozy et l’EPAD. Ou quand le fils du président en fonction est pressenti pour diriger un organisme public (à 23 ans, sans avoir fini son cursus en droit…). On croit rêver. Pincez-moi fort fort fort ! Largement relaté à l’étranger, l’épisode apparente notre pays à une dictature africaine (voir l’article du journal Le pays, du Burkina Faso)
  • Affaire Woerth-Bettencourt : est-il bien nécessaire de rappeler les tenants et les aboutissants de cette saga médiatique, symbole de la confusion malsaine des pouvoirs politiques, judiciaires & économiques ?
  • Roms : en plein cœur de la tourmente Woerth-Bettencourt, l’été dernier, notre président décide que ça suffit : il faut renvoyer les Roms chez eux (autre débat : c’est où, chez eux ? Y sont-ils bien traités ? cf situation des minorités Roms en Roumanie). A grand renfort d’amalgames, Sarkozy stigmatise ; fait d’une catégorie de population un bouc-émissaire ; flatte les bas instincts, racistes et primaires, de l’ultra-droite. S’ensuivent de vifs échanges avec la commissaire européenne Viviane Reding au cours desquels notre président perd visiblement son sang-froid et encore une fois fait mal à la France… De manière générale, lois sécuritaires, vocabulaire et thématiques habituels de l’extrême-droite, fichages illégaux,… reviennent périodiquement comme un vent nauséabond, au gré des courants électoraux et électoralistes.
  • Octobre 2010 : la visite au Vatican ! Sarkozy (cette fois non accompagné de Jean-Marie Bigard !!! Émissaire culturel de la France lors du précédent voyage pontifical ?! Laissez-nous rire…) s’agenouille devant le pape pour se faire pardonner sa politique discriminatoire envers les Roms, désapprouvée par le Saint-Siège. Dites-moi, j’ai un doute : nous ne sommes pas dans un pays laïc ? Nos chefs d’état n’ont-ils pas cessé de prêter serment devant le souverain pontife depuis fort longtemps ?

Il y aurait moult autres histoires navrantes à raconter… Amusez-vous dans les commentaires à nous les remémorer !

Vous avez bien noté ? Promis, vous repenserez à tout ça avant de déposer votre bulletin dans l’urne l’an prochain ?