Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

jeudi 17 novembre 2011

Deportivo, libérateur officiel de tensions

Ces derniers temps, je suis un peu monomaniaque de Deportivo, dont les albums passent en boucle dans ma voiture et sur mon ordinateur. Sûrement que la rage latente contenue en moi trouve une forme de reconnaissance dans ces morceaux nerveux et ramassés.
Deportivo c'est l'un des groupes de rock français les plus talentueux : inclassable, rare, agité.... Auteurs de 2 premiers albums tout de fureur et d'urgence, ils ont sorti un 3ème album plus apaisé début 2011, mais qui conserve néanmoins la fougue légendaire du power trio yvelinois et cette poésie singulière et désarmante, à peine saisissable mais à laquelle je suis pourtant si sensible.

Sur leur deuxième album au titre éponyme (Deportivo, 2007), le groupe reprend une chanson de Miossec, "Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement". Les paroles du rockeur breton, qui évoquent la fin d'une relation de couple, sont assez glaçantes de justesse. Je l'ai écoutée bien souvent, mais sans remarquer jusqu'ici le réalisme cru du texte et sans y déceler ce qui fait pourtant la patte de Miossec, ce talent bouleversant pour exprimer la décrépitude des sentiments.

"Notre histoire ne date pas d'hier
Car si on l'écoute on l'entend
S'époumoner cracher des glaires
On se demande comment elle a fait un pas devant
Ça ça restera toujours pour moi un mystère
Comment le corps s'habitue quand l'amour meurt doucement
Sans même avoir eu un jour le flair
Que la chair s'éteint lentement
Je pense que c'est le soir où t'as éteint la lumière
En te retournant sur le flanc
Le lendemain on s'est réveillé derrière contre derrière
Le lendemain on s'est réveillé avec nos dos comme paravents
Te rappelles-tu le bruit de nos cuillères
Qui est mort ? on se serait cru à un enterrement
Mais c'est nous deux qui descendions sous terre
Quand tu m'as dit que la nuit j'avais grincé des dents
Tu m'as ensuite demandé pourquoi j'étais sur les nerfs
Pourquoi j'étais si nerveux depuis quelques temps
Tu m'as dit que je devrais même ouvrir une bière
Tu me l'avais pas dit depuis si longtemps
Que je ne savais même plus comment il fallait faire
Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement"




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