Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mardi 9 octobre 2012

Boogaerts et moi

Je n'ai plus rien à dire. Ça m'embête un peu, parce que j'ai toujours pensé qu'il fallait avoir un avis. Enfin même pas ça, juste se sentir naturellement touché par ce qui Nous arrive (à Nous, au Monde, je veux dire. En terme de politique, de respect de la nature, de conscience citoyenne). Mais je n'ai plus rien à dire. Et globalement je m'en fiche pas mal.

Bien sûr J.-F. CoPen me gave, de loin, avec ses histoires de racisme "anti-blancs" qui vire au racisme "anti-assimilés" quand il devient évident que l'absurde ne débouche que sur du plus absurde encore.
Bien sûr les écologistes me gavent quand ils déçoivent mes énormes espoirs de 2009, incapables qu'ils sont de résister aux affres de la politique politicienne.

Mais pas plus que ça. Je sais, c'est mal. C'est que je suis peut-être guéri en fait. Que ma rage s'est transformée en quiétude. Que les vagues déferlantes de plaisir l'ont emporté sur les colonnes de déception qui piétinaient, armes à la main, mon champ de bataille intérieur.
Vous allez dire "rohhh il recommence avec son lyrisme à 2 balles". Et vous auriez raison, j'étais pas venu pour vous dire ça.

Je suis venu vous dire que je m'en vais... non, non plus !!!

Je suis venu vous parler de ce qui me touche encore : la musique.

Octobre 2012 : Mathieu Boogaerts sort son 6ème album studio. Album éponyme comme on dit, puisqu'il s'appelle "Mathieu Boogaerts". Soit dit en passant, l'éponymie est étymologiquement le fait de « donner son nom à » quelque chose. L'éponyme, c'est donc celui qui donne son nom. Et pas l'inverse. Bref.

Je suis dingue des chansons de ce type. On pourrait dire amoureux. Elles me filent ce frisson que je ne ressens plus (ou pas assez longtemps) dans ce qu'on appellerait une relation d'amour conventionnelle ;-)
Je l'ai découvert avec l'album 2000 (sorti en 2002, oui c'est un drôle). Et puis la magie des technologies modernes qui m'aideront à m'imprégner de la discographie complète.
D'écoute en écoute, le charme qui opère. Le bougre ne cessera de m'accompagner dès lors, aussi efficace pour accentuer les pesanteurs des chagrins d'amour que pour doper les moments d'euphorie.


Renée
"La roue de la fortune
Elle n’est jamais passée
Avec ses jumelles
Elle l’a juste regardée
Elle n’a pas su la rattraper
C’était bien trop éloigné"


Poésie douce amère, nostalgique, mélancolique. Mais aussi souriante et fine. Délicate, posée comme une plume sur la courbure d'une hanche.
C'est fou comme ça me parle. Complètement irrationnel. Je suis pas spécialiste en musicologie. Je ne saurai expliquer d'où ça vient, mais en vrac la légèreté de la voix, les sonorités reggae qui affleurent parfois, la douceur mutine des mélodies et des paroles, son délicieux pouvoir comique sur scène. ça doit toucher le point G de ma fleur bleue-itude.





Dommage
"Elle l’a pas vue passer
Tout mon temps à l’aimer"


Hiver 2009, puis hiver 2011, Boogaerts se produit sur la scène de la Java, petite salle parisienne en sous-sol où tu t'assoies par terre, et où tu dégustes 2 heures de bonheur intense. Il est seul, ou à deux (avec le bassiste cabotin Zaf Zapha), ou à 3. C'est intime, complice, charmant. J'en suis. Deux fois. Le magicien alterne anciennes chansons et nouvelles compo (voir "Je sais" ci-dessous). Je surkiffe.


A l'occasion de la sortie du nouvel album cet automne, le zig se voit médiatiquement exposé, et ça me fait plaisir. Parce qu'il est un peu connu, Mathieu Boogaerts, mais pas trop. Et que des chansons qui font autant de bien, ça devrait grave tourner pour que le monde entier soit heureux et apaisé !!!

Siliguri

Son cul à Honolulu
J’sais plus c’que j’en ai foutu
J’sais plus ou j’l’avais ramené
Son cul j’crois qu’l’ai oublié, avec ses nénés


Je vous mets les liens des multiples articles ou interviews qui lui sont consacrés ces temps-ci, plus ou moins bien inspirés, et qui reprennent tous plus ou moins les mêmes informations. Possible que ça vous paraisse redondant, mais ça vous permettra d'en savoir plus, avant d'être j'espère séduit(e). Et sinon tant pis pour vous, je le garde pour moi !

Le Point, Mathieu Boogaerts par petite touches
Longue interview dans les Inrocks
Next (supplément libération), sur des airs de java

RFI, Mathieu Boogaerts nu
L'express

Et pour finir vous écouterez ce morceau de Camelia Jordana, et vous saurez dans la seconde identifier son auteur !

 

De mon côté, je n'aurais pas retrouvé l'inspiration, mais au moins j'aurais publié un post !
A bientôt...

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