Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mercredi 19 mars 2014

Girls in Hawaii, Olympia 2014

Je ne connaissais que trop peu les six (dont 2 nouveaux) de Girls in Hawaii, hormis "Bored", le titre qui me les avait faits découvrir aux alentours de 2008. Autant dire que je partais en terra (belga) incognita au moment d'assister à leur concert du 18 mars dernier à l'Olympia.
Et bien mes amis ! Quel plaisir a progressivement gonflé mes veines au cours de ces deux heures pleines ! Plaisir semble-t-il partagé par le groupe, avec comme indice de la véracité de mon pressentiment l'impression générale de jubilation qu'on pouvait lire sur leurs visages, et pour aveu les déclarations de l'un des 2 chanteurs.

Et pourtant après l'écoute du dernier album en date, paru après plusieurs années de pause, une crainte diffuse s'était emparée de moi, celle de retrouver lors du concert l'ambiance grave, profonde, introspective de ce LP conçu autour du manque et de la disparition. Le show aurait pu prendre alors des apparences de requiem morne et cafardeux, et pour tout dire chiant.
Tout l'inverse s'est produit ! Évidemment les nouveaux morceaux furent joués, notamment lors de la première partie du récital, car s'en fût un, par son excellence. Mais alors quelle sublime séquence ces chansons ont composé, peu ou prou autour de "Here I belong". Un enchaînement rêvé de cinq ou six très très élégants morceaux qui m'a littéralement mis sur orbite.





Here I belong

Un son bien au point et des musiciens maîtrisant parfaitement leur sujet, pour une atmosphère aérienne et lumineuse. C'était comme flotter dans ciel constellé d'étoiles, à l'image du fond de scène figurant un Everest (le titre du 3ème et dernier album) à l'environnement changeant, tour à tour neigeux, baigné de brumes safranées, rouge ardent ou sur-imprimé d'un triangle éclatant.

Puis par légères touches, les Girls nous ont conduits vers une île plus rock, quoique toujours douce (cf un délice joué à deux à la guitare et au xylophone), presque imperceptiblement. Des morceaux plus chargés en riffs, certainement plus anciens car accueillis par de mesurées mais sincères réactions d'enthousiasme du public.
Une soudaine énergie pour le moins communicative, car la dite assistance, venue en masse garnir la salle parisienne (belle surprise personnelle, et pour le coup belle reconnaissance de la valeur du groupe), a fini entièrement conquise. En témoignent les applaudissements cette fois nourris et les visages ravis à l'orée de la séquence finale, éminemment emballante, d'une folle puissance rock, toutes guitares hurlantes, portée par les cris enragés du chanteur (celui à la chemise à carreaux objet d'analyse LJ) sur "Flavor".


Flavor, live Olympia 2014

J'en suis resté scotché, et bien bien content d'avoir assisté à cela, et par la même occasion d'avoir exprimé ma gratitude et ma fidélité à une composition ("Bored", second album) qui, parmi tant d'autres, a symbolisé ma renaissance musicale et partant, ma survivance. Même si le morceau en question ne fût en fait pas joué ;-) Preuve que la vie s'est imposée. Pour eux, comme pour moi.

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