Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

jeudi 28 juillet 2011

L'ère Sarkozy

Commençons donc par un sujet facile, rassembleur, porteur de tant d’indignations : Nicolas Sarkozy. Pourquoi ? Parce que comme on l’entend régulièrement, notre président ne semble jamais aussi efficace que dans la conquête du pouvoir. Et que 2012 approche… Parce qu’il l’a mise en veilleuse récemment, histoire qu’on récure un peu les casseroles, en attendant l’arrivée de l’enfant qui rendra la France gaga, et nous peut-être gogo…. Parce qu’il ne faut pas tomber dans le piège du temps qui efface, petit rappel des frasques de l’ère Sarkozy :
  • Le dîner au Fouquet’s au soir de son élection, ou l’exaltation du bling bling !
  • Le séjour sur le yacht de son ami milliardaire Bolloré au lendemain de sa victoire de 2007 : témoignage ostensible de l’élitisme du pouvoir, symbole du clientélisme qui jalonnera tout le mandat commençant, dévoiement liminaire d’un président censé représenté la France dans son entièreté. Et non pas uniquement la classe aisée, comme le confirmera la mise en place du bouclier fiscal…
  • L’amical rappel aux Sénégalais lors d’un discours à Dakar en juillet 2007 que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », usant allégrement de raccourcis faciles pour reprocher à l’Afrique son incapacité à progresser. La honte s’abat sur la France.
  • Décembre 2007 : Khadafi dans sa tente, au cœur des jardins de l’Elysée, ou les valeurs républicaines & humaines foulées au pied par un dictateur à la bourse pleine et aux scrupules inexistants. Des affaires au prix du déshonneur.
  • Vulgarité et beaufitude : épisode du « casse toi pov’ con » au salon de l’agriculture de 2008, et autres amabilités adressées à un pêcheur du Guilvinec. Est-ce digne d’un président élu, voix et visage de la France ?
  • En avril 2008, le choix de réintégrer la France aux instances de l’OTAN, possible cause d’un alignement sur les positions États-Uniennes en matière de défense internationale et d’une perte d’indépendance en terme géopolitique. Surtout, après 42 ans de retrait, une décision qui apparaît « plus politique que militaire » (Hollande) et qui, sans se montrer trop Gaulliste ou trop patriotique (était-il bien utile d’employer deux mots là ?), apparaît comme une rupture profonde et douloureuse avec le positionnement passé de notre pays. 
  • Des préfets limogés, car pas suffisamment ardents à étouffer les protestations lors des déplacements provinciaux de l’émir, à l’instar de Jean Charbonniaud, préfet de la Manche jusqu’en janvier 2009…
  • Octobre 2009 : Jean Sarkozy et l’EPAD. Ou quand le fils du président en fonction est pressenti pour diriger un organisme public (à 23 ans, sans avoir fini son cursus en droit…). On croit rêver. Pincez-moi fort fort fort ! Largement relaté à l’étranger, l’épisode apparente notre pays à une dictature africaine (voir l’article du journal Le pays, du Burkina Faso)
  • Affaire Woerth-Bettencourt : est-il bien nécessaire de rappeler les tenants et les aboutissants de cette saga médiatique, symbole de la confusion malsaine des pouvoirs politiques, judiciaires & économiques ?
  • Roms : en plein cœur de la tourmente Woerth-Bettencourt, l’été dernier, notre président décide que ça suffit : il faut renvoyer les Roms chez eux (autre débat : c’est où, chez eux ? Y sont-ils bien traités ? cf situation des minorités Roms en Roumanie). A grand renfort d’amalgames, Sarkozy stigmatise ; fait d’une catégorie de population un bouc-émissaire ; flatte les bas instincts, racistes et primaires, de l’ultra-droite. S’ensuivent de vifs échanges avec la commissaire européenne Viviane Reding au cours desquels notre président perd visiblement son sang-froid et encore une fois fait mal à la France… De manière générale, lois sécuritaires, vocabulaire et thématiques habituels de l’extrême-droite, fichages illégaux,… reviennent périodiquement comme un vent nauséabond, au gré des courants électoraux et électoralistes.
  • Octobre 2010 : la visite au Vatican ! Sarkozy (cette fois non accompagné de Jean-Marie Bigard !!! Émissaire culturel de la France lors du précédent voyage pontifical ?! Laissez-nous rire…) s’agenouille devant le pape pour se faire pardonner sa politique discriminatoire envers les Roms, désapprouvée par le Saint-Siège. Dites-moi, j’ai un doute : nous ne sommes pas dans un pays laïc ? Nos chefs d’état n’ont-ils pas cessé de prêter serment devant le souverain pontife depuis fort longtemps ?

Il y aurait moult autres histoires navrantes à raconter… Amusez-vous dans les commentaires à nous les remémorer !

Vous avez bien noté ? Promis, vous repenserez à tout ça avant de déposer votre bulletin dans l’urne l’an prochain ?

1 commentaire:

  1. Bilan intéressant des annonces sécuritaires lancées à l'été 2010 : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/30/ce-que-nicolas-sarkozy-a-fait-du-discours-de-grenoble_1553877_823448.html

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