Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mercredi 18 janvier 2012

Bis repetita non placent

Un début d'année souriant du point de vue personnel, mais laborieux blogamment parlant... Alors ce premier billet de 2012 sera sans prétention, si tant est que les précédents en fussent pourvus.
Moins de 100 jours avant que ne se profile la prochaine élection présidentielle. Le cap fatidique est dépassé : l'évènement tant attendu ou tant redouté, c'est selon, sera à notre porte pour ainsi dire demain.
Les sondages s'égrènent comme des chapelets, sans que ces néo-prières médiatico-mystificatrices ne nous aident à reconnaître le saint auquel se vouer parmi les prophètes auto-déclarés.

2007 / 2012, l'histoire semble se répéter. 5 années.

1 crise financière aux répercussions infinies qui augure de lendemains économiquement peu glorieux pour la France, puissance dégradée.

10 révolutions arabes.

100 millions d'iPhone vendus.

Mais rien ne change en France sur la question de notre représentation. Ces cinq années et leurs multiples bouleversement n'ont pas d'impact sur les candidats à la présidentielle 2012, et les fausses solutions qu'ils nous proposent.

Nous aurons donc, au printemps, le choix entre :
  • Ségolène Royal, enfin non, son ex, François Hollande.
  • Jean-Marie Le Pen, enfin non, sa fille, Marine Le Pen.
  • Nicolas Sarkozy, enfin non, son fantôme, qui hante nos cauchemars les plus effrayants.
  • François Bayrou, enfin non, le Phénix béarnais, qui renaît de ses cendres après s'être invraisemblablement envolé en fumée post 2007.
  • Eva Joly, enfin non, une candidate hors norme et hors code, à la fois jouet et poil à gratter d'EELV, prête à être sacrifiée par son parti sur l'autel de la Sacrée représentation parlementaire.
On ose à peine y croire. Les mêmes postulants au leadership excessif d'un système vicié, insuffisamment démocratique, dont les pouvoirs sont insuffisamment séparés et les représentants insuffisamment renouvelés (jeunes, femmes et citoyens "issus de la diversité" manquent singulièrement à l'appel).
Des caciques de partis par trop institutionnalisés, qui ont la suffisance de se (re)présenter au suffrage de la nation.

L'expression à la mode, c'est "être acteur du changement". Soit. Alors qu'avons-nous raté au cours de ces 5 ans pour en être au même point aujourd'hui qu'hier. Nous aurait-il fallu taper du poing sur la table, exiger un changement profond du système consultatif, promouvoir l'esprit participatif des citoyens. Est-que cela marcherait, si nous étions tous candidats, comme nous y invite le mouvement colibris ?

Les Indignés français, cousins timides des Indignados espagnols, ont essayé de se faire entendre, mais nous ne les avons pas écoutés. Nous les avons regardés agiter les bras, bouger les lèvres, comme des sourds et muets, mais le message n'est pas passé. Un message trop confus ? Pas assez relayé ? Étouffé par les CRS (Les indignés de la Défense déposent une plainte) ? Adressé à un public déjà résigné ?

Y a t il quelque chose d'autre à faire ? Mon humeur vous aura probablement paru fataliste. La fatigue des longs déplacements à travers nos provinces, sûrement. Et je n'ai pas de réponses toutes faites à cette question.

Pourtant oui, nous devons agir. Espérer. Militer. Converger. Bouleverser.

Au moins pour qu'au soir du 22 avril 2012, des deux maux que vous identifierez sans mal, nous n'ayons pas à fuir.

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