Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mercredi 29 février 2012

Lassitude passagère

Amis lecteurs, vous l'aurez remarqué, ou pas (en effet ce serait faire montre d'une prétention sans borne que d'estimer avoir des lecteurs fidèles, néanmoins vous êtes de plus en plus nombreux, merci), un seul billet en février, ça craint du boudin.
C'est pas faute d'actualité, loin de là. J'aurais pu parler de Guéant et de ses civilisations qui ne se valent pas. De Morano qui fonce sur les piétons et défonce les politiciennes qu'elles jugent peu gâtées par la nature. De Vanneste et ses récidives homophobes. De Sarkozy qui repart en campagne comme en 40, enfin comme en 2007, visitant les mêmes usines, escomptant séduire à nouveau des ouvriers médusés avec des promesses copiées/collées et de l'empathie feinte.

Mais vous aurez déjà lu et relu tout ça dans votre journal. Entendu et ré-entendu la valse des commentaires, petites phrases et interviews sur les ondes radiophoniques. Twitté et re-twitté. Dans tous les cas, vous n'aurez pas échappé au spectacle de magie du 15 février : le Président-Candidat se transformant en Candidat-Président en direct sur toutes les chaînes de la nouvelle ORTF.
Pas la peine de vous en rebattre les oreilles, hein ? Vos oreilles de pigeon, j'entends.

Le fait est que je ne me suis pas senti traversé par l'impérieuse nécessité de réagir. Il y a des périodes comme ça où tout ne va pas pour le mieux, où tout part en c..., même son indignation. La lassitude, liée à l'hiver finissant peut-être. Ou à une campagne qu'on croirait durer depuis une éternité. Une campagne inutile en somme, puisque nos rêves de mieux, d'autre, d'ailleurs, sont cadenassés par le froid pragmatisme qui leur sert de geôlier. Une campagne qui mènera de toute façon à voter utile, pour ce qui parait plus humain, plus normal, plus juste et contre ce qui s'est avéré et s’avérera encore individualiste, égotiste, inique.

Une nouveauté musicale qui transcrit bien l'humeur de fond, à la fois par la mélodie et les paroles.
Cabadzi, Lâchons les, sur l'album Digère et recrache (L'Autre Distribution)

Voilà pour l'abattement du citoyen, l'usure du poor lonesome cowboy, la fatigue de l'ever smiling man.
Pour le reste on aura bien fait la fête en février (on a vu Superman, trinqué à Rosa Bonheur, fêté joyeusement un anniv), bien ri (Baptiste Lecaplain, Louis-José Houde), bien kiffé sa race au son de The Jim Jones Revue et de Concrete Knives, bien couru, et même bien travaillé !
Bref, même sans la folle effervescence, la surréaliste bonne humeur, l'irrémédiable enthousiasme de janvier, on a maintenu le cap. C'est une avancée majeure.
Et les beaux jours arrivent... :-)

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