Incipit

A l'approche de mes 30 ans, je cèderais volontiers à la tentation de l'examen intime de mon moi, en quête d'une auto-thérapie salutaire. Mais l'exercice serait un peu vain et mégalo. Pour qu'il puisse s'adresser à vous tous aussi, je souhaite transférer les enjeux de mon questionnement personnel à notre contexte actuel global.
Entre le rêve et l'échec, ou quand, en politique comme en amour, la déception semble être l'inévitable issue...
Rassurez-vous, pas de pessimisme absolu en guise de ligne éditoriale, mais plutôt des variations autour des thèmes suivants : dépit / renouveau / trentenaire / conscience politique / résignation / colère / écologie / révolte / rock / partage / émotion / sourire / échec / (re)construction…

mardi 2 août 2011

Politique spectacle et autres dérives

Des enjeux décisifs pèsent sur notre société : l'accroissement de la dette, le financement des retraites et du système de protection sociale, la sauvegarde de la biodiversité, la gestion des différences de développement entre états (et son pendant naturel et ô combien compréhensible : l'immigration), la montée des nationalismes et de la xénophobie à l'échelle européenne, un développement économique durable et innovant, le maintien de l'emploi, une éducation de qualité adaptée au monde moderne permettant à nos jeunes d'être performants, intelligents, cultivés...

Au lieu de ça, nos politiques jouent de basses manœuvres électoralistes, exacerbent d'ignobles polémiques pour s'éliminer les uns les autres de la course aux mandats, resservent indéfiniment des discours plats et rodés validés par le grand chef, lui-même inspiré par des éminences grises (j’ai failli dire brunes…) au rôle ambigu.
Bref ils perdent leur temps à se tirer dans les pattes ou à faire les beaux, plutôt que de s'unir pour prendre les problèmes à bras le corps, de manière pertinente, cohérente et efficace.
Je n'ai pas ces solutions, je ne suis ni homme politique, ni spécialiste en l’une de ces thématiques. Néanmoins ma position, partagée avec beaucoup d'entre vous j'imagine, est qu'il faut changer de modèle de gouvernance. Cesser de compter avec des politiques dont c’est le métier, les mêmes depuis des décennies (vive la jeune garde du PS….dont les membres approchent la cinquantaine, vive le renouveau avec Martine Aubry, 62 ans bientôt !). Avec comme dérive inévitable une propension à tout faire pour garder son poste, ou en briguer un autre, plus prestigieux. Au prix d’inévitables compromissions et dérobades sur des sujets risqués et non rentables électoralement.

Les mêmes qui trustent les ondes radio, font le show à la télé, pose avec la petite famille dans la presse « people ». Usent et abusent de la présence dans les médias, jusqu’à notre écœurement, pour flatter et polir leur image. Le nouvel homme politique passe son temps à faire de l’auto-promo, non pas pour son projet ou programme, mais pour sa propre personne. Et malheureusement sa collègue féminine ne déroge pas à la règle (formidable Nadine Morano, caricature personnifiée de ces comportements !). Les médias jouent allégrement ce jeu (en rabâchant des infos inutiles, propageant la moindre « petite phrase » jusqu’au grotesque, érigeant le sensationnalisme en nouveau principe dominant du journalisme) et entretiennent le cercle vicieux.



Au final on obtient discours non réfléchis, bourdes monstrueuses, jugements hâtifs de la part de politiciens décrédibilisés portant le ras-le-bol populaire à son paroxysme.

Douillet au gouvernement, c'est sensé faire bien auprès des sportifs ? Ou des couches populaires ? Il suffit de l'écouter parler pour douter de la portée de son apport (voir le lien vidéo, à 3'15 environ) : discours creux, sans intérêts et avec faute de syntaxe ! On en a la bouche pleine de copeaux tellement c'est de la langue de bois....
BHL servant d’émissaire spécial auprès de la rébellion libyenne, c’est pour porter haut la voix de la France ?
Un ministre de l’intérieur nous menant au rejet de l’Autre à pas de Guéant, c’est pour rassembler les français en ces temps difficiles ?
La blague…

Ne trouvez-vous pas que tout ça sent l’amateurisme, la démagogie, la dérive communautariste et l’escalade xénophobe ? Ne pensez-vous que nous méritons mieux ?

Regardons du côté des essais islandais pour une démocratie neuve, des jeunes indignés espagnols, des insurgés arabes. Ce ne sont pas des solutions toutes faites. Mais cela montre qu’il ne faut pas se résigner et baisser les bras. Que lorsqu’un système est manifestement vicié, tordu, malsain, il est possible de réfléchir à des alternatives. Un système dont nous serions fiers et partie prenante, pour changer…

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